La quête désespérée d'un jeune Californien pour son frère disparu depuis l'incendie

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Par Javier TOVAR - Paradise (Etats-Unis) (AFP)
Publié le 16 novembre 2018 - 18:59
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Jhonathan Clark devant ce qui était sa maison, à Paradise (Californie), le 15 novembre 2018
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© Javier TOVAR / AFP
Jhonathan Clark devant ce qui était sa maison, à Paradise (Californie), le 15 novembre 2018
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Pas un appel, ni un texto, rien: Jhonathan Clark est sans nouvelle de son frère depuis qu'un incendie a ravagé il y a une semaine la petite ville californienne de Paradise, mais le jeune homme refuse de perdre espoir.

Le souffle court, les mains sur la tête, Jhonathan, 19 ans, marche parmi les décombres de sa maison, dont les flammes dévastatrices du "Camp Fire" n'ont laissé que quelques bouts de tôle calcinés.

Il s'est promis de la reconstruire, à la force de ses mains, mais sa priorité pour l'heure est ailleurs: retrouver son frère Maurice, sa belle-soeur et leur fils de six ans, qui n'ont plus donné signe de vie depuis qu'un raz-de-marée incandescent a fait souffler l'enfer à Paradise.

"Mon père commence à perdre espoir, il sait que ce n'est pas le genre de Maurice de disparaître comme ça de la surface de la Terre sans rien dire à personne", confie Jhonathan alors que le nombre de personnes portées disparues dans la région a brusquement grimpé jeudi à plus de 600.

Lui refuse d'abdiquer et cherche au milieu des ruines et des cendres une hypothétique trace de vie, un signe, un message, la moindre branche à laquelle s'accrocher: "Nous ferons tout ce que nous pourrons pour le retrouver, mort ou vivant. C'est comme ça chez les Clark, on a toujours pris soin les uns des autres".

L'identification des plus de 60 victimes officiellement recensées jusqu'ici a commencé à l'aide de tests ADN. Jhonathan Clark n'en attend rien: lui et son frère font partie d'une large famille d'enfants adoptés.

- "Un cowboy sans cheval" -

Maurice, un grand brun d'un peu plus de 20 ans, était en voie de reconstruire sa vie. Celui que ses proches appellent "Moe" était revenu s'installer à Paradise après plusieurs séjours en prison et dans des foyers pour sans-abri.

Il avait commencé à travailler pour la société de paysagiste de Jhonathan. "Je vais continuer à chercher et à espérer. Je déteste penser qu'il fait partie des victimes", témoigne ce dernier, au bord des larmes.

Parti dans la précipitation, il n'était pas encore revenu à Paradise, où l'attendait la dépouille de sa jument, Jadis. "J'espère que ça été rapide", soupire le jeune homme, qui se décrit aujourd'hui comme "un cowboy sans cheval".

"C'était une bonne jument, têtue, mais bonne", poursuit-il après avoir couvert l'animal avec la bâche verte d'un voisin.

Tout autour, il ne reste rien ou presque du domicile familial: les carcasses métalliques de la machine à laver et du sèche-linge, celles d'un tracteur acheté trois jours seulement avant l'incendie et d'une Mustang de 1975 que son père, un ancien mécanicien, comptait retaper, et le lit en fer des parents, qui tient encore miraculeusement debout.

"C'est si dur de voir réduit en cendres l'endroit où vous avez grandi", se lamente Jhonathan. "La ville entière a été détruite en l'espace de quelques heures".

Le jeune paysagiste, qui avait tenté en vain un débroussaillage préventif --"avec un incendie de cette force, il n'y avait aucune chance"-- brasse un tas de cendres à ses pieds.

Il croit y voir les restes des ouvrages avec lesquels il a appris à lire. Les enfants Clark ont tous été éduqués entre les murs disparus de la maison de Paradise.

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