Larcher "en total désaccord" avec la réduction de 30% de parlementaires
Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) se dit "en total désaccord" avec la réduction de 30% du nombre de parlementaires voulue par l'exécutif dans sa réforme des institutions car elle ne permet plus une "juste représentation des territoires", dans un entretien à paraître vendredi dans Le Figaro.
"Je suis en total désaccord avec le président" Emmanuel Macron "sur ce point. Il faut se poser la question de la juste représentation des territoires. Avec 30%, elle ne peut plus être assurée", estime M. Larcher.
Par ailleurs, "nous sommes d'accord sur un minimum d'un député et d'un sénateur par département. Cela doit figurer dans la Constitution. C'est essentiel", ajoute-t-il.
M. Larcher, qui préside le Sénat à majorité de droite, a en revanche "le sentiment d'avoir été entendu" avec la proposition de l'exécutif d'introduire 15% de proportionnelle aux élections législatives, une "voie de passage" entre cet "engagement du président de la République" et les défenseurs du scrutin majoritaire, dont Les Républicains.
"Je ne suis pas favorable au scrutin proportionnel. Mais je reconnais que c'est un engagement du président de la République. J'ai donc travaillé pour que le taux de proportionnelle soit le plus faible possible", a expliqué M. Larcher, alors que le président du groupe LR à l'Assemblée nationale Christian Jacob a rappelé sa totale opposition à cette mesure.
"Copie à améliorer", note M. Larcher après la présentation des arbitrages de l'exécutif mercredi par Edouard Philippe. "J'ai bien noté qu'il ne s'agissait pas de bouleverser la Ve République. J'ai même entendu le Premier ministre nous parler de la renforcer. Alors j'attends des amendements de renforcement !"
Sur la question du cumul des mandats dans le temps, "nous avons bien progressé", poursuit M. Larcher, qui y était hostile. "Il ne s'appliquera qu'à partir des prochains mandats. Le seuil de 9.000 habitants rend cette mesure inapplicable pour 95% des maires. Quant aux parlementaires, il faudra attendre 2037 et 2038 pour son application".
Au chef du gouvernement Edouard Philippe, qui a parlé de "pacte girondin", M. Larcher lâche: "ni pacte jacobin, ni pacte girondin. il faut un pacte républicain!"
"Il existe un doute aujourd'hui chez les élus. Ils ont le sentiment d'une recentralisation du pouvoir. J'ai dit au président de la République que la France des territoires devait être écoutée et respectée. On sent une grogne qui monte: fermeture de classes, 80 km/h, dotations. Ce pacte républicain pour une République +une et indivisible+ est une nécessité".
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