Le diocèse de Créteil critiqué pour la gestion d'un prêtre condamné pour pédophilie
Le diocèse de Créteil a été critiqué par une famille de fidèles après qu'un prêtre condamné pour abus sexuels sur mineurs a célébré une messe alors qu'il n'en avait pas le droit, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Le père Richard Lucas avait été condamné deux fois dans la Manche pour agressions sexuelles sur mineurs: en 2003 à du sursis, en 2013 à quatre mois de prison ferme assortis d'un aménagement de peine. Entre-temps, après une mise à l'épreuve avec obligation de soins, le prêtre avait été renommé curé en 2007, 2010 et 2011.
Après sa seconde condamnation judiciaire, un procès canonique - devant la justice de l'Eglise - lui avait valu une double interdiction d'exercer dans le diocèse de Coutances, où il officiait, et de tout ministère en direction des mineurs.
Il avait alors été accueilli dans le diocèse de Créteil dont l'évêque, Mgr Michel Santier, l'a nommé aumônier d'un hôpital gériatrique en prévenant le parquet de cette mesure.
Il y a quelques semaines, c'est une famille "choquée" de voir le père Lucas dire une messe célébrée à l'intention particulière de l'un de ses défunts qui a alerté le diocèse, a indiqué à l'AFP l'évêché, confirmant une information du Parisien.
Le prêtre, âgé d'une soixantaine d'années, "savait qu'il ne devait pas aller en paroisse. Après, c'est sa responsabilité de se soumettre à l'injonction ou de ne pas s'y soumettre", a estimé auprès de l'AFP le père Jean-Luc Védrine, vicaire épiscopal.
"J'exprime des regrets, peut-être même dans ma propre gestion", a ajouté ce responsable diocésain, qui n'exclut pas que la Congrégation pour la doctrine de la foi à Rome soit saisie en vue de nouvelles mesures à l'encontre du père Lucas.
Déjà en 2016, Mgr Santier avait dû rappeler à l'ordre le père Lucas qui s'était permis d'administrer un sacrement dans un cadre privé. Le procureur de la République avait été informé de cet écart.
Dans un courrier aux prêtres du Val-de-Marne transmis à l'AFP, Mgr Santier a dit mercredi vouloir laisser "opérer la justice qui a toute notre confiance", tout en exprimant sa "sincère compassion" à l'égard de la famille à l'origine de ces révélations.
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