Le parquet fait appel contre l'ex-secrétaire d'État Thomas Thévenoud
Le parquet de Paris a fait appel contre l'éphémère secrétaire d'État Thomas Thévenoud, condamné le 29 mai à trois mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité pour avoir déclaré ses revenus en retard, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
La peine prononcée par le tribunal correctionnel de Paris contre l'ancien secrétaire d’État au Commerce extérieur est inférieure aux réquisitions du parquet, qui avait demandé sa condamnation à un an de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité.
Le député (ex-PS) sortant de Saône-et-Loire ne se représente pas et a annoncé récemment qu'il mettait un terme à sa carrière politique.
L'appel du parquet concerne également l'épouse de Thomas Thévenoud, qui était chef du cabinet du président du Sénat, condamnée elle aussi à trois mois de prison avec sursis, contre six mois de prison avec sursis requis.
L'avocat du couple, Me Martin Reynaud, s'est déclaré "stupéfait". "Malgré la conviction intacte qu'ils n'auraient jamais dû être poursuivis pénalement, mes clients avaient décidé de tourner la page", a-t-il réagi, "le parquet en a décidé autrement, persévérant dans une obstination inédite et déconcertante contre Thomas Thévenoud".
Le couple a été sanctionné par la justice pour avoir déclaré en retard ses revenus entre 2009 et 2013, et même ne pas les avoir déclarés du tout en 2012. Ils avaient régularisé leur situation en 2014 et se sont acquittés de 20.000 euros de pénalités.
L'ascension politique de Thomas Thévenoud a été brisée net par cette affaire. Avec neuf jours au gouvernement, il est le ministre le plus éphémère de la Ve République, avec Léon Schwartzenberg en 1988, ministre délégué à la Santé du gouvernement Rocard.
Quelques jours après sa démission début septembre 2014, le Canard enchaîné avait révélé en outre des impayés de loyer de l'ancien secrétaire d’État dans son appartement parisien. Le parlementaire avait dit à l'hebdomadaire souffrir de "phobie administrative".
Une "bêtise" qui a fait rire la France entière, "mais ça existe", avait-il déclaré à son procès, racontant avoir reçu des dizaines de témoignages de gens pour qui les démarches administratives sont difficiles.
L'affaire Thévenoud avait atteint une nouvelle fois la "République exemplaire" prônée par François Hollande, après le scandale des comptes cachés à l'étranger de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac.
Thomas Thévenoud était d'ailleurs membre de la commission parlementaire sur l'affaire Cahuzac.
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