Les femmes "invisibles" à l'écran, selon un collectif féministe
Un collectif féministe demande à la ministre de la Culture, à la veille de la journée de la Femme le 8 mars, de "prendre enfin les mesures qui s’imposent en termes de dotations et de nominations à parité financées par l’argent public afin que les femmes y trouvent la place qui leur revient de droit".
Selon une lettre rendue publique mardi, "à partir de 50 ans, les femmes développent un super-pouvoir, elles deviennent invisibles. Surtout à l’écran".
Le collectif, qui regroupe 27 syndicats et associations (Actrices et Acteurs de France Associés - AAFA, La Barbe, Les Chiennes de garde, Osez le féminisme! EWA - European Women’s Audiovisual, etc.) observe que si 51% des femmes majeures en France ont plus de 50 ans, les personnages féminins de cet âge ne pèsent que 8% sur tous les films français sortis en 2015, selon l'AAFA.
La lettre pointe la faible représentation des femmes dans les programmes de la Cinémathèque Française. Ainsi, pour sa prochaine exposition "Mômes & cie", consacrée à l’enfance, la Cinémathèque "réussit le tour de force de ne programmer aucun film de femme-cinéaste et de n’inviter qu’une seule réalisatrice, Céline Sciamma, à participer à une table ronde".
Sur les cinq chaînes de France Télévisions, selon la liste fournie par le CSA, seuls 4% de films de cinéma réalisés par des femmes ont été programmés en 2013, en 2014 et en 2015, ajoute le collectif.
Une récente étude du CNC (Centre national du cinéma) menée de 2006 à 2015 constatait que le salaire moyen d'une réalisatrice française est inférieur de 42% à celui de son homologue masculin.
Le courrier dénonce un "laisser-faire des autorités publiques, une impunité vis-à-vis des programmateurs d’institutions, de festivals ou de chaînes publiques largement subventionnés par l’Etat en totale contradiction avec la politique antidiscriminatoire et la lutte constante contre les stéréotypes menées par le gouvernement du quinquennat actuel".
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