Les professionnels des courses hippiques manifestent contre un projet de la FDJ
A pied et à cheval, les professionnels des courses hippiques se sont mobilisés en force mercredi à Paris contre un projet de la Française des jeux (FDJ) qui pourrait accroître la concurrence avec le PMU, et mettre en péril la filière cheval, financée par les paris hippiques.
Selon la préfecture de police, quelque 1.500 personnes ont défilé.
Le cortège, emmené par le cascadeur équestre Mario Luraschi, suivi de plusieurs cavaliers et d'un cheval attelé, s'était élancé depuis la Porte Dorée à 14H00 dans une joyeuse cacophonie, les gens du sport équestre, du trot, du galop mais aussi les professionnels de la filière du cheval, dont des vétérinaires et des maréchaux-ferrants, brandissant des fumigènes.
Sur leurs banderoles on pouvait lire: "Sauvons notre avenir", "touche pas à mon cheval", tandis que les manifestants scandaient: "Sauvons le cheval, nos emplois et nos campagnes".
Dans une ambiance festive, devant les passants étonnés, un car podium retransmettait les courses du Prix d'Amérique et de l'Arc de Triomphe pendant que les manifestants scandaient à tue-tête "les courses et le cheval, ça sent le sapin!".
Venus par centaines, certains en tenue de jockey, ils ont rallié Bercy à 16H30 où une délégation a été reçue.
"Bercy nous a fait part de la suspension du "live betting" (prise de paris en direct) de la FDJ. On continue la manif pour aller chercher le document officiel à Bercy et la manif sera plus festive", a dit à l'AFP Thibault Lamare, porte-parole du récent mouvement des Jeunes professionnels de la filière cheval (JPFC), à l'origine de la manifestation.
A 18H00, la délégation est ressortie "satisfaite".
- 'Rassemblement spontané et inédit' -
"On a été entendu. Le ministère a confirmé la suspension du test de 18 mois du live betting de l'expérimentation de paris événementiels par la FDJ", s'est réjoui David Fricaux un des porte-parole du JPFC. "C'est grâce à ce rassemblement spontané et inédit. C'est une belle victoire!"
Christian Bigeon, entraîneur de trotteurs, attend comme ses confrères, "la suppression" du projet. "Le terme suspendu n'est pas suffisant, il signifie repousser. On veut mettre un terme définitif à ce projet et on ira jusqu'au bout", a-t-il affirmé.
La FDJ doit expérimenter début avril l’extension à ses points de vente du "live betting," qui permet aux joueurs de miser durant les rencontres sportives et pas seulement avant le coup d'envoi. Le "live betting", qui n'est pas autorisé pour les courses hippiques, est limité actuellement aux paris sportifs réalisés en ligne.
"La FDJ a pris acte de la suspension du test sur l'identification des parieurs FDJ en vue d'une prochaine concertation", a expliqué à l'AFP un représentant de la FDJ.
Il a ajouté: "La FDJ a proposé un test visant à l’identification des clients de paris sportifs dans seulement 100 points de vente qui ne proposent pas l’offre PMU."
"Il ne s’agit pas de live betting, paris ouverts en permanence sur internet disponibles partout en France en mobilité (mobile-tablette-PC), mais d’un service incitant à l’identification des parieurs comme le souhaitent les pouvoirs publics, la Cour des Comptes et le CEC".
De son côté, Emmanuel de Rohan Chabot, patron fondateur de ZEturf.fr, opérateur de paris hippiques en ligne, a suggéré lui "d'adopter le progrès technique et le changement des modes de consommation pour que le PMU et les opérateurs de paris hippiques proposent eux aussi des prises de paris en direct pendant les courses de chevaux".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.