LFI s'embourbe dans l'affaire Quatennens

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Cécile AZZARO - Paris
Publié le 23 septembre 2022 - 19:30
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
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Manuel Bompard (G) gauche), chef des négociateurs pour La France insoumise dans les tractations à
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AFP - BERTRAND GUAY
Manuel Bompard (G) gauche), chef des négociateurs pour La France insoumise dans les tractations à gauche en vue des législatives, avec Adrien Quatennens (D), député LFI du Nord, le 3 mai 2022 à Paris,
AFP - BERTRAND GUAY

"Propos abjects", "honteux": La France Insoumise ne parvient pas à se dépêtrer de l'affaire Quatennens, avec une nouvelle polémique vendredi autour d'une déclaration du député Manuel Bompard, relativisant les violences conjugales commises par son collègue du Nord, qui a déchaîné les critiques.

LFI était déjà en mauvaise posture après des tweets reprochés à son leader Jean-Luc Mélenchon, dans lesquels celui-ci avait d'abord manifesté son soutien à Adrien Quatennens, qui a reconnu dimanche des violences conjugales contre sa femme, dont une gifle, et s'est mis en retrait de son poste de coordination du mouvement.

Vendredi sur CNews, Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône et très proche de Jean-Luc Mélenchon, a demandé de "faire la part des choses" concernant les actes d'Adrien Quatennens.

"Une gifle n'est jamais acceptable mais une gifle n'est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours et une gifle n'est pas égale à une personne qui est accusée de viols après avoir drogué les personnes qui l'accusent", a déclaré Manuel Bompard.

"Il faut qu'on arrive sur ces sujets à avoir de la nuance, à avoir des principes qu'on doit respecter, et il faut prendre en compte les paroles de celles qui s'expriment sur ce type de sujet", a-t-il poursuivi.

Le gouvernement a rapidement réagi, par l'intermédiaire de la ministre déléguée à l'Egalité Femmes-Hommes, Isabelle Rome: "Des propos abjects qui banalisent la violence, (...) abîment le combat contre les violences faites aux femmes" et "vous discréditent totalement sur ce sujet", a-t-elle dénoncé sur Twitter.

"Taisez-vous, maintenant ! Ça suffit !!", a abondé sur Twitter Marlène Schiappa, qui a également tenu ce portefeuille avant celui de secrétaire d'Etat à l'économie sociale et solidaire, jugeant que ces propos "font un tort considérable au combat pour la protection des femmes face aux violences".

"Plus ils parlent et pire c'est pour les femmes", a aussi pesté la cheffe du groupe renaissance à l'Assemblée, Aurore Bergé, dénonçant "un pur réflexe clanique, sectaire" chez LFI.

- "colère" -

Dans les rangs des alliés de LFI au sein de la Nupes, les propos du député des Bouches-du-Rhône ne passent pas non plus.

"MAIS C'EST PAS POSSIBLE!", s'est indignée la militante féministe et conseillère EELV de Paris, Raphaëlle Remy-Leleu, invitant les insoumis à "trouver le courage d’en parler avec une féministe et d'encaisser à la fois votre manque de connaissance du sujet, votre complaisance politique, ainsi que la douleur et la colère que vous générez".

La députée EELV Sandrine Rousseau a pour sa part rappelé qu'"une gifle à sa conjointe est un délit". "C'est ça qu'il faut bouger parce que tous ces mots-là, ce sont des mots qui minimisent les actes", a-t-elle estimé.

A l'extrême droite, Julien Odoul (RN) a évoqué un "naufrage", tandis que Gilbert Collard (Reconquête!) estimait que "la hiérarchisation (des faits) est, en elle-même, insupportable!".

Face à ces réactions, Manuel Bompard a assuré qu'il ne souhaitait pas "contribuer" à la "minimisation permanente" des violences subies par les femmes, dans un communiqué de "mise au point": "Je n'ai jamais dit, ni pensé qu'une gifle n'était pas grave. C'est un fait grave et inacceptable".

Mais il a souhaité "rappeler des principes fondamentaux en droit: proportionnalité de la peine, individualisation de la peine. Une gifle ne sera pas sanctionnée aussi sévèrement que des coups répétés pendant des mois, voire des années".

Mercredi, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui avait dès samedi réclamé la mise en retrait d'Adrien Quatennens, avait aussi semblé relativiser les faits.

"Est-ce que vous connaissez le contexte dans lequel cette violence s’est exprimée ?", a-t-il demandé sur franceinfo, soulignant que dans le cadre d'un divorce, "il y a parfois des échanges qui ne se font pas dans la bienveillance réciproque".

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