Nettoyage de printemps sur l'Everest par une expédition franco-népalaise
Une expédition franco-népalaise va ramasser de mi-avril à mi-mai des déchets abandonnés sur les pentes de l'Everest et souhaite alerter sur l'absence de filière de recyclage et de traitement des ordures au Népal, un pays de 30 millions d'habitants.
"Un sherpa missionné l'an dernier a évalué à 4 à 5 tonnes la masse de déchets entre le camp de base et le camp 4 à près de 8.000 mètres" sur l'itinéraire côté népalais, a expliqué vendredi à l'AFP Gérard Clermidy, le président de l'association Montagne et Partage qui a mis sur pied le projet baptisé "Everest Green".
Sur les flancs du plus haut sommet du monde (8.848 m), "les pratiques sont devenues plus vertueuses mais, suite à l'avalanche mortelle de 2014 au dessus du camp de base et au tremblement de terre en 2015, beaucoup de matériel a été abandonné dans la précipitation", a expliqué le dirigeant.
"Il y aussi de vieux déchets qui ressortent après des années" sous l'action des glaciers et des avalanches, a-t-il ajouté avant son départ pour Katmandou.
Bouteilles d'oxygène, cordes, tentes, cartouches de gaz, piles, nourriture, canettes, conserves, vêtements, plastique, etc... vont être collectés dans des sacs de jute par dix sherpas d'altitude expérimentés.
Au camp de base (5.535 m), où cinq Népalais assureront la logistique pour toute l'équipe qui comprend quatre Français, un tri sera effectué.
"Contrairement à de précédentes opérations de collecte sur l'Everest, nous voulons nous assurer que les déchets ne vont pas finir dans un vallon ou dans la plus grosse décharge du pays, près de Katmandou", a confié Gérard Clermidy qui s'alarme des impacts sanitaires de ces pratiques.
Les déchets triés seront redescendus avec des yaks à Namche Bazar, où une partie sera brûlée. Le reste (ferraille, plastique, piles) partira à Katmandou par avion. Là, une filière locale compactera les bouteilles en plastique, envoyées ensuite en Inde. Les objets en métal partiront eux directement en camion en Inde pour être recyclés. Les piles seront ramenées en France.
"Avec cette opération, nous voulons non seulement sensibiliser sur le problème des déchets au pied des hauts sommets, mais nous voulons surtout alerter sur la situation catastrophique du Népal dans ce domaine", explique Gérard Clermidy. "Au delà des belles images de montagne, ce pays touristique n'a aucune usine de traitement et tout est déposé dans des décharges à ciel ouvert qui finissent par polluer les sols", déplore-t-il
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