Addictions au travail : la consommation d'alcool inquiète les patrons

Selon un sondage BVA publié ce jeudi à l'occasion de la Journée nationale de prévention des conduites addictives en milieu professionnel, la consommation de produits psychoactifs au travail inquiète de plus en plus les chefs d'entreprise. Parmi les plus consommés: le tabac et l'alcool.

Les petits pots de départ au travail peuvent souvent cacher une réalité bien plus inquiétante. Selon un sondage réalisé par BVA pour la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), le lieu de travail serait devenu un terrain de dépendances. Ainsi, 91% des dirigeants et représentants du personnel déclarent que les salariés de leur structure consomment sur place au moins un produit psychoactif (alcool, médicament, tabac, cannabis). Conscients de cette dépendance, 85% d'entre eux se disent "préoccupés" par cette consommation.

D'après les résultats du sondage, publié ce jeudi à l'occasion de la Journée nationale de prévention des conduites addictives en milieu professionnel et révélé par Le Parisien, le premier motif d'inquiétude est l'alcool. Au total, 72% des sondés estiment que c'est le produit qui a le plus de répercussions sur l'activité des salariés. Parmi les conséquences les plus importantes et redoutées par les employeurs: la baisse de l'efficacité, les risques d'accidents du travail ou de maladies, l'absentéisme et les retards à répétition ou encore l'atteinte à l'image de l'entreprise. S'en suivent le cannabis et la cocaïne.

Dans le domaine médical, les anesthésistes sont d'ailleurs particulièrement concernés: 1 à 5% d'entre eux seraient dépendants aux produits psychoactifs. Un constat inquiétant étant donné que leurs erreurs peuvent s'avérer fatales pour leurs patients. L'affaire de la clinique d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques), qui a laissé des traces, avait notamment montré qu'une consommation excessive d'alcool chez un soignant pouvait entraîner un décès chez un patient. Face à ce fléau, les anesthésistes se sont mobilisés contre les addictions. Un numéro vert (0800 00 69 62) à la disposition des personnes concernées et de leur entourage a ainsi été mis en place.

En parallèle, le secteur du BTP serait lui aussi concerné par la consommation de produits psychoactifs suivi du milieu de la restauration et du domaine artistique.

(Sondage réalisé fin 2014 par téléphone pour Mildeca, auprès de 605 dirigeants, encadrants et personnels RH, ainsi qu'auprès de 253 représentants du personnel ou syndicats du secteur privé et public).