Blocage des raffineries et dépôts : la FNSEA promet une pénurie de carburant
"Paris sans carburant sera le symbole de la vision «macroniste» d'une agriculture sans paysan". Les déclarations de la fédération départementale d'Ile-de-France de la FNSEA, principal syndicat d'éleveurs et agriculteurs, sont claires. L'objectif du mouvement du dimanche 10 au mercredi 13 juin est de provoquer une pénurie pour peser sur le gouvernement.
Treize raffineries et dépôts de carburant seront bloqués à travers toute la France. Il s'agit des sites de Donges (Loire-Atlantique), Gonfreville l'Orcher (Seine-Maritime), Dunkerque (Nord), Coignières (Yvelines), Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Grandpuits (Seine-et-Marne), Vatry (Marne), Strasbourg, Cournon (Puy-de-Dôme), Lyon et Feyzin (Rhône), La Mède (Bouches-du-Rhône) et Toulouse.
Le choix des raffineries fait écho à celui du gouvernement d'autoriser la réouverture de la raffinerie Total de Mède qui utilisera 50% d'huile de palme, issue de l'agriculture étrangère alors que les producteurs français veulent proposer des biocarburants "de qualité" à base de colza ou de tournesol.
Voir: Les agriculteurs vont bloquer 13 raffineries et dépôts de carburants à partir du 10 juin
Mais la FNSEA assume également le fait de cibler les dépôts de carburant afin de créer un blocage et de forcer le gouvernement à négocier. "Il fallait trouver un moyen pour viser l'Etat" confirmait-elle à France-Soir. Cela pour dénoncer l'ensemble de la concurrence étrangère déloyale en raison de "distorsions sanitaires et environnementales".
"L'huile de palme est ce qui a fait déborder le vase", a déclaré Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, citant également les "165.000 tonnes de viande bovine, 95.000 tonnes de viande porcine, 100.000 tonnes de volaille, ou encore 600.000 tonnes d'éthanol introduites dans le marché commun".
Les agriculteurs peuvent-il provoquer une véritable pénurie? Plusieurs facteurs en décideront, notamment la réaction du gouvernement qui pourrait tenter de faire lever les barrages au risque d'enflammer le conflit. La durée des blocages est déterminante pour le ravitaillement des villes.
En 2017, 1.500 stations-service étaient en pénurie partielle ou totale après cinq jours de blocage sur les 12.000 que compte la France. Mais ce chiffre a priori rassurant peut être trompeur car les stations touchées sont souvent regroupées dans une même zone géographique. Paris peut donc être plus facilement touchée qu'un autre secteur. Il faut également tenir compte d'une éventuelle ruée vers les pompes en cas de panique des automobilistes.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.