"Campus vert" : quand les étudiants s’installent chez les agriculteurs
Depuis 1995, l’association "Campus vert" aide les étudiants à la recherche d’un toit en les mettant en relation avec des agriculteurs. Avec la crise sanitaire, le succès du dispositif ne se dément pas.
Une mise en relation salutaire
Vivre à la ferme pour être proche du campus de son université ou de son école, une option qui fait naître beaucoup d'opportunités. Ces dernières années, de plus en plus d’étudiants à la recherche d’un logement ont sauté le pas, et ce grâce à une association. Fondée par trois producteurs du Pas-de-Calais, "Campus vert" met en relation depuis vingt-sept ans des jeunes et des agriculteurs à la recherche de locataires.
Les premiers y trouvent généralement des logements au vert, pour un loyer défiant toute concurrence, car en moyenne 20 % à 30 % moins cher qu’en ville. Les agriculteurs, eux, s’assurent ainsi un revenu complémentaire tout en valorisant leur patrimoine agricole.
Rompre l’isolement et découvrir un métier
Si depuis sa création, "Campus vert" a mis en relation près de 20 000 étudiants avec des exploitants agricoles, le succès du réseau a explosé depuis la crise sanitaire. Objectif des jeunes, mais aussi des agriculteurs : rompre la solitude des derniers confinements. C’est le cas d’Ambre Garencq, étudiante en école de commerce de 22 ans, qui a trouvé un logement dans une ancienne grande d’une exploitation du Pas-de-Calais. « Lors du dernier confinement, j’étais seule dans un appartement en ville, j’ai passé quasiment quatre mois sans voir personne. Ici, quoi qu’il arrive, je peux prendre l’air et je suis entourée. Cet été, quand un clou s’est enfoncé dans le pneu de ma voiture, ce sont les propriétaires qui m’ont tirée d’affaire », raconte-t-elle au Monde. Elle réside désormais dans l’exploitation de Marie-Christine Soudan, qui voit dans cette expérience un moyen de « rencontrer du monde, ouvrir notre métier pour le défendre ».
Des logements fonctionnels et confortables
De la Bretagne à l’Île-de-France, en passant par le Centre-Val de Loire et les Hauts-de-France, "Campus vert" dispose aujourd’hui de plus de 500 logements dans son réseau, dont une centaine encore en cours de réalisation. Ces réhabilitations d’anciens bâtiments traditionnels sont strictement encadrées pour offrir aux étudiants des logements fonctionnels et confortables. « Un corps de ferme peut proposer au maximum six logements. Meublés et équipés, d’une surface allant de 21 à 40 mètres carrés, nos T1 et T2 sont loués en moyenne à 350 euros par mois », explique ainsi la directrice de l’association Odile Colin. Les agriculteurs, eux, peuvent « apporter une diversification de revenus sans augmenter leur charge de travail. » Une alternative aux logements citadins souvent chers, où chacun trouve son compte.
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