Femmes et scientifiques : toujours des préjugés (VIDEO)
Les femmes ne sont pas capables de devenir des scientifiques de haut niveau. C'est du moins une opinion partagée dans plusieurs pays européens, comme en témoigne un sondage réalisé par OpinionWay pour la Fondation L'Oréal en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne et en Italie, et publié mercredi 16.
On pourrait croire de prime abord qu'il s'agit simplement d'une nouvelle démonstration de sexisme ordinaire. Mais étonnamment, ce point de vue est aussi bien partagé par les hommes que par les femmes. Elles sont ainsi 66% à considérer qu'il manque au beau sexe au moins une qualité pour percer dans ce domaine, alors que 67% des hommes pensent la même chose.
L'organisme a également demandé aux personnes sondées de préciser ce qui manque selon elles aux femmes pour devenir des scientifiques de renom. En premier lieu arrive la confiance en soi pour 21% des sondés, puis l'esprit de compétition (19%) et l'ambition (15%). Le manque d'intérêt pour les sciences n'arrive qu'en quatrième position (12%). Viennent ensuite la persévérance, l'esprit rationnel, l'esprit pratique, la rigueur et la capacité scientifique.
Des chiffres "alarmants", selon David MacDonald, directeur de la philanthropie "Pour les femmes et la science" à la Fondation L'Oréal. A l'heure actuelle, seulement 30% des chercheurs à travers le monde sont des femmes. Seuls 3% des prix Nobel de sciences ont été attribués à des femmes.
L'étude s'accompagne d'un manifeste vidéo publié sur le site changethenumbers. On y découvre les témoignages de femmes, scientifiques reconnues, qui ont dû faire face aux a priori sur leurs capacités à mener une telle carrière ou à mener de front une vie de famille: "Quand j'étais adolescente, un de mes professeurs m'a dit: +Pourquoi une jolie fille comme toi veut devenir scientifique?+", raconte notamment le professeur Elizabeth Blackburn. En 2009, elle a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine.
(Voir ci-dessous le manifeste de femmes scientifiques contre les préjugés):
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