Les bunkers, nouvelle tendance en matière de construction
Les événements actuels sont la source de nouvelles tendances d’aménagement du domicile. D’un côté, la pandémie et ses confinements successifs ont motivé de nombreuses familles à investir dans la construction de piscines, jardins et bureaux aménagés, avec l'impératif de se sentir bien chez soi et de profiter au maximum de l’enfermement. D’un autre côté, la guerre en Ukraine a lancé une tendance plus survivaliste ; elle a ravivé les instincts primaires de nombreux foyers qui se lancent dans la construction de bunkers ou d’abris anti-atomiques directement chez eux !
Le secteur de la construction d'abris anti-atomiques se réveille en France
Après des semaines de guerre, citoyens et journalistes en Ukraine se réfugient dans des bunkers improvisés, stations de métro ou parkings pour être à l’abri des bombardements. En France, de nombreuses familles, spectatrices de cette situation de crise inédite en Europe, se lancent dans la construction de refuges qui pourraient les protéger en cas de menace nucléaire, de guerre, ou d’autres événements cataclysmiques. Un choix qui peut paraître extrême, mais qui n’est en réalité pas si fantaisiste, selon certains. En effet, il existe déjà 1 000 bunkers en France, dont 400 sont des constructions privées (les autres étant militaires). Et ces chiffres vont évoluer rapidement, car les commandes pour la construction de ce type de refuge sont à la hausse. Selon Le Figaro, les entreprises spécialisées dans les abris antiatomiques ont enregistré une forte hausse d’activité. En 15 jours, l’entreprise Amesis Construction aurait déjà reçu quatre nouvelles commandes et plus de 360 demandes d’informations.
Une décision pas si irrationnelle, et une tendance européenne
La France est le deuxième pays au monde en nombre de réacteurs nucléaires, derrière les États-Unis. Contrairement à la France, aux États-Unis, mais aussi en Suisse ou en Israël, les bunkers sont des constructions presque courantes. Chez nos voisins helvètes, la norme est l'installation d'un abri anti-atomique par logement construit, ce qui garantit une protection de 100 % des Suisses. Des pays nordiques comme la Finlande, la Suède et la Norvège sont également bien mieux équipés que la France, avec un taux de protection de la population supérieur à 70 %. Pour le directeur d'Amesis, Enzo Petrone, les Français convaincus de l'intérêt de commander la construction d'un refuge anti-atomique ne sont pas des profils atypiques ou extravagants, "ce sont des pères de famille d’abord inquiets du changement climatique puis du conflit en Ukraine qui peut dégénérer, selon eux. Ils redoutent un risque nucléaire et une invasion russe", détaille l’entrepreneur spécialiste des bunkers, qui rappelle aussi que de toute façon, la construction d'un abri est un investissement immobilier comme un autre : "Après tout, on crée de la surface habitable supplémentaire".
Voir aussi : Ukraine-Russie : "résister à l'hystérie ambiante", l'analyse de Teresita Dussart
À quoi ressemble un bunker ?
Il existe des abris en béton armé de petite dimension (autour de 14 m²), équipés d’un système d'aération, de toilettes à sec, qui se caractérisent par l'économie d’espace, avec des lits superposés. Un particulier pourrait commander ce type de construction basique pour 79 000 euros avec un délai de chantier de deux à trois mois. D’autres modèles plus onéreux proposent le double de cette taille, un approvisionnement en eau potable, et un groupe électrogène. Des modules préfabriqués avec une structure métallique qui vont de de 5 à 20 m² sont aussi proposés par l’entreprise Amesis Protection, pour des prix allant de 149 000 à 300 000 euros.
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