Pourquoi prendre de l'iode en cas d'accident nucléaire ?
TRIBUNE — La France a confirmé ce dimanche l'envoi de comprimés d'iode en Ukraine, suite à la prise par l’armée russe de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, à Zaporijia, dans la nuit du 3 au 4 mars. Si l’incendie provoqué par les combats a été maîtrisé, la peur d'un accident nucléaire reste présente. En France, de nombreux patients se sont dirigés spontanément vers leur pharmacien afin de savoir s’il leur était possible de se procurer des comprimés d’iode. Doit-on et peut-on faire des stocks d’iode ?
Pourquoi la prise d’iode est-elle recommandée en cas d’accident nucléaire ?
En cas d’accident lié à une installation nucléaire civile, la prise d’iode est recommandée. Ce geste constitue un moyen de protéger efficacement la thyroïde contre les effets d’iode radioactif. S’il est respiré ou ingéré, ce dernier peut se fixer sur la thyroïde et en augmenter le risque de cancer. Pour contrer cela, la prise d’iode stable permet de saturer la thyroïde. Ainsi, celle-ci ne pourra plus assimiler l’iode radioactif, qui serait éventuellement respiré ou ingéré.
Des campagnes de distribution depuis 1997
Des campagnes de distributions de comprimés d’iodure de potassium (iode) sont mises en œuvre depuis 1997. Elles sont destinées aux personnes résidant dans un rayon compris entre 500 mètres et 20 kilomètres autour des installations présentant un risque d’émission d’iode radioactif.
En septembre 2019, une nouvelle campagne a été lancée afin de mettre à disposition de la population des comprimés d’iode. Ainsi, 2,2 millions de personnes et plus de 200 000 établissements, entreprises, écoles et administrations pouvaient se procurer ces comprimés auprès des pharmacies partenaires. Pour les 600 000 foyers identifiés comme n’ayant pas retiré ces comprimés en pharmacie, les comprimés leur ont été adressés par voie postale.
Peut-on prendre des comprimés d’iode en prévention ?
Les comprimés d’iodure de potassium stable ne constituent ni une sorte de vaccin "radio protecteur", ni un traitement permanent. Ils doivent être absorbés au bon moment, lorsqu’un accident nucléaire a été déclaré et menace de provoquer un rejet d’iode radioactif. C’est le préfet du département, responsable de la protection des populations autour du site nucléaire concerné, qui donne la consigne de prise d’iode. Cette consigne est relayée par tous les moyens d’information disponibles. La prise d’un seul comprimé, avalé avec un verre d’eau ou dissous dans une boisson, suffit à protéger efficacement, durant un à deux jours, un adulte ou un adolescent.
Les pharmacies disposent-elles d’iode en quantité suffisante ?
Les pharmacies françaises n'ont pas l'autorisation de vendre ces comprimés. Cependant, en cas de situation accidentelle, l’ensemble des pharmacies du pays peuvent être mobilisées par les préfets pour délivrer le stock d'État de comprimés d’iode. Ce stock se trouve principalement chez des grossistes-répartiteurs. Il est réparti selon un maillage territorial permettant de conserver les stocks dans de bonnes conditions et de les mettre à disposition de la population dans un délai très court en cas de besoin.
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