Rentrée scolaire : 7.500 bacheliers toujours sans fac
Tous les bacheliers ne profitent pas à fond de leurs vacances. Car, plus d’un mois après les résultats du bac et quelques semaines seulement avant la rentrée scolaire, 7.500 d’entre eux ignorent encore où ils feront leurs étude supérieures, faute de place. La plupart d’entre eux ont pourtant fait part de leurs choix depuis des mois sur le portail d’Admission Post Bac (APB), le logiciel qui permet aux élèves de Terminale de s’inscrire dans l’enseignement supérieur.
Face au mouvement de panique ambiant, le gouvernement se veut rassurant."Tous les bacheliers auront bien une place au sein de leur académie", a ainsi promis dans un communiqué paru ce mercredi 12 Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur, rappelant que seuls "1% des bacheliers" sont concernés. "Tout le monde a le droit de s’inscrire à l’université", insiste-t-on dans son entourage. "Personne ne sera laissé sur le bord de la route". "La procédure complémentaire d'APB (ouverte depuis le 26 juin) en cours permettra aux élèves en recherche d'une filière de bénéficier des places vacantes jusqu'au 15 septembre". Au-delà de cette date, "tout jeune qui n'aura reçu aucune proposition sera pris en charge par le rectorat de son académie et recevra une proposition d'admission au sein de son académie, conformément à la loi", assure également le communiqué.
Mais malgré ces promesses rassurantes, force est de constater que le nombre de bacheliers ne sachant pas où ils vont étudier à quelques semaines de la rentrée ne cesse d’augmenter depuis quelques années. Ce phénomène s’explique en partie car de plus en plus d'entre eux souhaitent aller à l’université, avance l’Union Nationale des Etudiants de France (Unef). Selon une enquête publiée par le syndicat, qui vient d’ailleurs de lancer la plate-forme SOS Inscriptions pour venir en aide aux bacheliers recalés, cette année, les demandes d’inscription à l’université ont augmenté de 6,5% par rapport à 2014 et de 19,7% par rapport à 2013.
Au contraire, le nombre de places disponibles n’augmente pas et aurait même tendance à diminuer, souligne le syndicat qui pointe du doigt diverses filières saturées comme celle des Staps (sport), de la sociologie, de la psychologie, du droit, de l’histoire de l’art, du cinéma, de l’audiovisuel ou encore du théâtre. "30% des filières universitaires ne peuvent pas répondre à toutes les demandes d’inscription en raison de leurs faibles capacités d’accueil", résume ainsi l’Unef. Et cela à cause de difficultés budgétaires. En effet, alors que de plus en plus d’étudiants entrent en première année dans différentes universités, les budgets alloués à ces dernières stagnent depuis 2010, note Le Figaro Etudiant.
Autre explication avancée par l’Unef: des inscriptions de plus en plus sélectives dans les facs. Selon le syndicat, cette année, 54 universités sur 74 ont pratiqué une sélection sur critères, contre 33 l’année précédente. "Elles sélectionnent sur dossier, sur entretien, tiennent compte des notes auxquelles elles ont accès via le portail Admission Post Bac. C’est illégal", alerte Cassandre Bliot, responsable des questions universitaires à l’Unef, contactée par Le Figaro Etudiant. D’autres universités, elles, tirent carrément au sort: "quand le nombre de places est vraiment restreint, les universités procèdent à un tirage au sort pour départager les étudiants", déplore en effet Cassandre Bliot.
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