Mondial : l'art des lycéens pour réussir le bac sans sacrifier l'amour du foot
Ils sont fans de foot, attendent la Coupe du monde depuis des mois... mais ils passent le bac cette année. Pour assouvir leur passion, sans pour autant courir le risque d'échouer à l'examen, ces lycéens ont choisi avec soin les matches qu'ils ne "peuvent pas rater".
"Je vais me focaliser sur +mes équipes+, c'est-à-dire la France, le Maroc et le Portugal", explique Barbara, 18 ans, en Terminale littéraire dans un lycée d'Orléans. Soit deux matches vendredi et un samedi, dernière ligne droite des révisions avant le début des épreuves lundi 18 juin.
Pendant la semaine d'examens, la jeune fille, qui a joué en équipe féminine et suit "depuis toujours" l'actualité de ce sport, veut regarder le France-Pérou du 21 juin. Un match qui a le bon goût de démarrer après les épreuves du jour. Et dès la fin du bac, elle compte ne louper quasiment aucune rencontre, qu'elle ira regarder sur écran géant à la fan-zone de sa ville.
Bac ou pas bac, "lors des grands événements, je ne peux pas me passer de matches", déclare Jules, 17 ans, en terminale économique et sociale à Paris. Face aux injonctions de son père, "qui déteste le foot", le lycéen a soigneusement choisi les matches qu'il regardera: Argentine-Islande samedi 16 et Allemagne-Mexique le lendemain, "des équipes qui ont toujours étonné".
"Je vais devoir faire une croix sur les premiers matches de la France", regrette-t-il. Mais la perspective du Mondial et des quelques matches qu'il s'autorisera à regarder l'"a motivé" à ne prendre aucun retard sur son planning de révisions, assure-t-il.
Les parents de Barbara lui font confiance. "Ils savent que pour moi, c'est une passion. Et que j'ai bien avancé dans mon planning", dit-elle. Les matches seront "des pauses", pendant les dernières journées de bachotage et lors de la semaine d'épreuves.
- Bonheur et foot en philo -
"Le foot, ça peut en effet changer les idées pendant les révisions. Mais un match, c'est long!", relève le docteur Sylvie Royant-Parola, spécialiste du sommeil. Pour recharger les batteries, elle recommande plutôt de courtes siestes de 20 minutes et de l'exercice physique.
"Il faut absolument sortir à un moment dans la journée pour prendre l'air, ne pas rester confiné des heures et des heures dans sa chambre", rappelle-t-elle.
Pendant la semaine d'examens en revanche, elle ne voit pas de contre-indication à regarder une rencontre en entier, en fin d'après-midi ou en tout début de soirée. "A condition que cela n'amène pas les jeunes à rester éveillés jusqu'à une heure du matin...".
Antoine, 18 ans, qui prépare un bac ES, regrette amèrement la concomitance des début du Mondial et du bac (fin des révisions et semaine des épreuves). Il compte regarder autant de matches que possible, assure être bien en avance sur son planning de révisions et reconnaît qu'avoir "une famille centrée sur le foot" l'aide à négocier ses temps de télévision.
L'amour du ballon rond, et pourquoi pas la Coupe du monde, Barbara, la lycéenne d'Orléans, ne s'interdira pas de s'appuyer dessus dans sa copie de philo si le sujet s'y prête.
"Dépend-il de nous d'être heureux?" demandait un des sujets tombés en 2010. Les lycéens accros au foot rêvent tous de voir la France remporter le trophée. Mais à choisir, ils préfèrent encore avoir le bac. Et savent que de ce côté-là, c'est à eux de jouer.
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