« Borne » to be a liar ? (1)
Premier stress pour la Première ministre ou premier mini-stress pour la Première ministresse ? (2)
La question va être sur toutes les lèvres, inéluctablement et à très court terme, s'agissant de celle qui est le tout nouveau locataire de Matignon. Un « occupant à titre gratuit » à nos grands frais, néanmoins.
Si j'en crois ses détracteurs (ils étaient déjà nombreux avant sa désignation aux commandes du Gouvernement, ils sont encore plus légion aujourd'hui), la question susdite va être très rapidement d’actualité. Très certainement dès la première fois où elle devra répondre publiquement à une question portant sur sa nouvelle activité.
En effet, son surnom politique, tant au sein des macronistes que dans l'opposition, n'est autre que celui-ci : Élisabeth « Bourdes ».
C'est en référence à ses prestations à la télé et à la radio durant lesquelles l’ex-ministre du Travail a manié à la fois l'oxymore et l'amphigourisme qu'elle a réuni en une seule personne ces deux définitions que Coluche a offertes à la postérité :
• « Un politicien, c'est un mec que quand il a fini la réponse à sa question, tu ne te souviens même plus c'était quoi ta question. »
• « Un philosophe, c'est un mec que quand il a fini de répondre à ta question, tu ne comprends même plus ta question. »
Cependant, faisant partie de ceux qui préfèrent juger sur pièces, je préfère lui laisser le bénéfice du doute. D'autant plus que ce weekend, Elisabeth Borne a déclaré dans les colonnes d'un journal mainstream : "Je ne mentirai pas aux Français". Je lui accorde donc un crédit au moins jusqu’à sa première intervention à un micro en qualité de second membre du couple exécutif. Un couple dichotomique qui va devoir divorcer le 19 juin 2022, si LREM-MODEM et Cie n'obtiennent pas la majorité absolue des sièges, lors des élections législatives à venir.
(1) « A liar », et non pas « alive » (comme dans « Born to be alive », THE tube de Patrick Hernandez), en anglais : un ou une « menteur » ou « menteuse ».
(2) Le terme « première » Ministre n'apparaissant nulle part dans la Constitution, l'utiliser dans un écrit public entache celui-ci d'une nullité qui emporte obligatoirement inexistence de l'acte et inopposabilité de son contenu. Sauf pour la personne dépositaire de l'autorité publique qui s'en prévaut dans l'exercice de ses fonctions, de se rendre coupable du délit de mise en échec de l'exécution de la loi. Et le délit d'utilisation d'une fausse qualité pour la personne qui revendique exercer la fonction de « Première Ministre », dénomination que donc la Constitution ne détermine pas.
En outre, se sentir obligé, caché derrière une égalité des sexes qui, ici, plus que très mal placée, est incongrue.
Se sentir obligé de féminiser la terminologie des fonctions publiques, c'est intrinsèquement soutenir qu'une femme n'est pas capable d'assurer les fonctions concernées, a fortiori s'agissant des termes par lesquels les textes de loi définissent et désignent les fonctions publiques.
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