Casus belli le soir de Noël ou nouvelle entreprise de déstabilisation ?
Sous influence de certains américains va-t-en-guerre, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen viennent de monter de quelques crans le curseur pour déclencher un nouveau conflit mondial. Serait-ce une forme d’échappatoire pour éviter l'effondrement total du système de domination "dollarisé" imposé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Une manipulation permanente de plus en plus caractérisable comme criminelle (tant en nombre de morts qu’au niveau de la morale) perpétuée depuis 1945.
Comment ? Grâce aux personnes “placées” à la tête des pays qu'ils peuvent ainsi “régir et piller” en toute facilité et impunité. Et ceci, qui plus est, en se donnant le beau rôle : celui du gentil qui lutte contre le terrorisme. D'où, je vous en ai déjà parlé, l'appellation qui est donnée en off à l'OTAN par ceux qui ne sont pas dupes de cette mystification : l'organisation terroriste de l'Atlantique Nord.
En effet, l’apostrophe d’Emmanuel Macron à Vladimir Poutine, à propos du fait qu’il n’avait pas changé de numéro de téléphone, n’était pas anodine. C’est en effet sous l’influence d'Emmanuel Macron que les pays de l'Union européenne essaient de bloquer avec l’assentiment des Américains les quelque 200 milliards de réserves de change ou actifs russes en Europe, dans les banques françaises tout particulièrement.
Les bloquer d'une manière “légale”, en se donnant toujours le rôle de la partie au litige respectueuse du droit. Tout en faisant usage d’une inversion accusatoire, c’est-à-dire, en taxant les dirigeants des pays qui s'opposent à nos démocraties liberticides d'être des dictateurs belliqueux qui sont les seuls à bafouer la démocratie.
Cette tentative de confiscation de ces liquidités russes a pour but revendiqué de les envoyer en Ukraine. Le chiffre avancé est de 75 milliards d’euros pour la France sur les 200 milliards d’euros de réserve de change appartenant aux Russes en Europe. Aux États-Unis, cette confiscation éventuelle est déjà considérée comme illégale.
Je l'ai spécifié en titre, il s'agit d'un casus belli : un acte de nature à justifier, pour le gouvernement d’une nation, une déclaration de guerre (Wikipédia).
C'est en tout cas ainsi que cette initiative est vue par les experts en géopolitique qui décryptent la position du gouvernement Russe. En atteste l'allocution télévisée faite le 24 décembre à ce sujet le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov :
“Ce sont des voleurs. Nous l'avons compris depuis longtemps. Auparavant, ils volaient au sens politique du terme, en refusant des accords, en essayant de tromper quelqu'un. Mais maintenant, ils volent au sens littéral, puisqu'ils cherchent des moyens légaux de confisquer les actifs russes, ou, si j'ai bien compris, de confisquer les bénéfices qu'ils tirent de ces actifs, et de les envoyer en Ukraine. Les Européens ont encore quelques signes de respect pour leurs propres lois. C'est pourquoi ils retardent ces décisions. Mais selon nos informations, les Américains leur expliquent, lors de contacts fermés, comment modifier ces lois afin de tout prendre et de tout voler. Nous verrons bien. Le ministre des Finances, Anton Silouanov, a commenté ce sujet aujourd'hui, et a déclaré que si une telle confiscation avait physiquement lieu, nous aurions également quelque chose à confisquer en réponse.”
Sergueï Lavrov est on ne peut plus sérieux lorsqu'il dit que les Russes auraient également quelque chose à confisquer en réponse. Les faramineux actifs de Total en Russie ?
Un petit retour en arrière en 2014. Année du Maïdan et du décès de Christophe de Margerie, feu le PDG de Total. Ami de la Russie, le pétrolier l’était sans ambiguïté. L’escalade des tensions entre Moscou et l’Europe et la montée d’un sentiment anti-russe, suite aux agissements de la Russie en Ukraine, avaient fait du patron un défenseur de Moscou. De Margerie faisait partie des rares PDG à s’exprimer ouvertement pour dénoncer les maladresses de l’Europe dans la crise russo-ukrainienne. “Et c'est donc par le plus grand des hasards”, alors qu’il venait de s’entretenir avec Medvedev, qu'à son départ de Moscou, le 20 octobre 2014, Christophe de Marjorie est décédé dans le crash de son jet privé. Un décès autant « accidentel » que l'équité et le respect du droit international est la priorité absolue des Américains dans leurs relations avec le reste du monde. En tout premier lieu ceux où il y a ces richesses du monde que sont le pétrole ou le gaz.
Rappelons aussi que Total n’était pas une société en état de grâce chez les Américains. Cette petite société française qui, ayant absorbé Elf, s’est hissée au rang de 4ᵉ groupe pétrolier au Monde. Et ceci n’était pas vu d’un bon œil par les américains qui voyaient en Total un concurrent et surtout une entité qu’ils n’arrivaient pas à mettre “sous contrôle”. Total s’est trouvé sur la route des intérêts américains dans le Grand Jeu du contrôle des richesses de la planète – Au Yémen, un retentissant procès avait poussé le pétrolier américain Hunt Oil Company à composer avec Total. Total avait coupé l’herbe sous le pied des Américains, en démontrant que le gaz était exclu de la concession contractuelle que les Américains avaient signée avec le Yémen. De Margerie était le vice-président de Yemen LNG avec Rex Tillerson, qui deviendra le président d’Exxon (puis secrétaire d’État). Mais l’outrecuidance ne s’arrêtait pas là, Total, toujours sous le leadership de Christophe de Margerie, trouvait le moyen de contourner l’embargo américain en Iran – qui se passait des technologies américaines pour se rabattre sur la technologie française. Et oui, en ces temps pas si lointains, nos ingénieurs étaient reconnus à l’étranger comme une réelle alternative à la puissance américaine. De Margerie, devenu premier PDG de Total non issu d’une filière ingénieur, ne s’arrêtait pas en si bon chemin puisqu’il lorgnait aussi le nucléaire sur la route stratégique du groupe Total. De quoi faire de ce champion industriel français une véritable épine dans le pied des alliés américains. Rappelons qu’à partir de mai 2014, le ministre de l’Économie et des finances en France était un certain Emmanuel Macron. Macron avait salué le décès de De Margerie en déclarant perdre un ami. Patrick Pouyanné son successeur, a continué le développement de la stratégie de Total, malgré l’embargo européen.
Alors la disparition de De Margerie en a satisfait plus d’un, tout en laissant de grandes zones d’ombre sur ce qui s’est réellement passé dans cette nuit moscovite du 20 octobre 2014. Pour l’instant, ce serait « un accident. » Cependant, en faisant usage d’une inversion accusatoire, les américains nous servent une théorie du complot : si attentat il y a eu, celui-ci aurait été perpétué par les Russes. Quels auraient été les motivations des Russes de se « séparer » d’une personne plutôt alliée à leur cause. Alors que du côté des Otaniens, De Margerie était bien plus qu’un grain de sable contribuant à ralentir les projets d’expansion du territoire de l’OTAN en direction de Moscou sous influence américaine.
Pardi !
La guerre en Ukraine qui dure depuis bientôt deux ans, n'est en réalité que le prolongement ininterrompu des suites politiques et militaires que les Russes ont données à cet événement.
Compte dûment pris de cela, malheureusement, ce sont nous, citoyens présents sur le territoire français, qui ont été pris pour cible économique avec la fin de l’abondance et les nombreuses concessions que nous avons dû faire pour servir les intérêts politico-économiques de nos dirigeants sans qu'aucun vote ne soit intervenu au Parlement.
Malgré la patience infinie qu'il a montrée en cette matière depuis qu'il est au Kremlin, Vladimir Poutine ne cédera pas à cette confiscation annoncée des actifs Russes en Europe. Mais avant qu’un conflit n'éclate, il reste encore quelques atouts à la Russie dans son arsenal de mesures et la nationalisation des actifs de Total pourrait bien en être un. Cela servirait les intérêts des alliés américains qui depuis plus de 30 ans voient Total sur la route de leur suprématie et de leur mainmise sur les ressources naturelles.
La seconde confiscation que les Russes pourraient mener est celle de l'intégrité physique commune du territoire et des habitants des pays qui se livreront à la confiscation criminelle des liquidités russes. Il se trouve qu’à l’heure où j’écris ces lignes, les partisans "de la paix quoiqu'il en coûte", tant aux États-Unis qu’en Russie, s’évertuent à déjouer toutes ces ambitions. Cependant, lorsque, toutes les solutions diplomatiques ont reçu, pour même réponse, toujours plus de mépris et de violations des accords précédemment conclus, et qu'en outre, le pays ainsi grugé a la puissance militaire pour écraser ses adversaires "le temps d'un clignement de cils", la guerre, la vraie, armée, est la seule et unique façon d'obtenir justice (1).
Alors, il ne reste qu'à souhaiter que cette dernière escalade dans la "guerre par proxy" ne soit qu'une nouvelle tentative de déstabilisation alors que la Russie va tenir des élections dans quelques mois dont Poutine est le grand favori.
(1) Expression utilisée par Poutine à propos des derniers missiles dont dispose la Russie.
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