Je pose la question

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 02 janvier 2024 - 13:06
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Loi Immigration Edito Xavier
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Christophe Archambault / AFP
Le migrant peut toujours attendre une proposition d'hébergement des grandes consciences morales que sont Jean-Luc Mélenchon, Guillaume Meurice, Cécile Duflot ou Eric Cantona.
Christophe Archambault / AFP

EDITO - La bonne conscience de la gauche caviar est-elle intrinsèquement anti-Français ?

Le 21 décembre 2023, L'Humanité a publié une tribune dans laquelle 150 personnalités françaises ont demandé à Emmanuel Macron de ne pas promulguer la loi immigration.

Dans un tweet du même jour, Amélie Ismaïli a commenté la chose en ces mots :

"Chers soignants suspendus, étudiants, personnels d’hôpitaux, futurs retraités, futurs travailleurs du RSA, chômeurs dés-indemnisés, et non-vaccinés, sachez que les artistes ne s’intéresseront à vous que si vous êtes un étranger venu du tiers-monde pour nettoyer leur chiotte."

Sans parti pris aucun, ce constat s'impose : étaient-ils Annie Ernaux, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Anne Hidalgo, Camille Etienne, Marine Tondelier, Sophie Binet, Cécile Duflot, Guillaume Meurice (pour ne citer qu'eux), tous signataires de cette tribune, lorsque les Gilets jaunes et les antivax se faisaient massacrer par la police, emmerder au possible par Emmanuel Macron, et très sévèrement châtier par la justice ?

Était-ce parce qu'il s'agissait de citoyens français, que leur sort n'a donné aucun haut-le-cœur à ces personnalités prétendument de gauche ? Leur bonne conscience souffre-t-elle de xénophobie inversée ?

Quant à Éric Cantona, autre signataire de cette tribune, on ne l'a pas entendu crier à l'infamie, hurler au scandale, fustiger l'ignominie quand les dix millions de Français non-vaccinés ont été traités par la loi française comme des pestiférés, des parias de la société.

Oui ! Ces Français ont été traités comme des sous-citoyens. Et cela, à l’initiative d'Emmanuel Macron, à qui vous demandez grâce aujourd'hui. Pour qui ? Des citoyens étrangers qui sont en situation irrégulière, dont l'entrée et le séjour sur le territoire français sont chacun constitutif d'un délit puni par la loi pénale française de trois ans d'emprisonnement et 45000 euros d'amende.

Dans une démocratie indirecte dont vous ne pouvez décemment blâmer le mode de fonctionnement, puisque vous en vivez grassement en tant qu'élus de gauche, depuis des décennies pour certains, la démocratie, c'est l'adoption de la loi par les représentants élus du peuple, mais c'est aussi et surtout l'application de cette loi sur le territoire du pays concerné.

Qu'importe !

Déjà, c'est en violation de l'article 3 de la Constitution que, depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron a substitué à la loi pénale française sa loi à lui. Une loi qui n'en est pas une, car elle n'a nullement été adoptée par le Parlement ou par référendum, et n'a pas été non plus promulguée. Via cette loi, les étrangers qui entrent illégalement sur le territoire national français, et ceux qui s'y trouvent en situation irrégulière, ne sont pas appelés des clandestins, mais des migrants.

Et ces citoyens étrangers, la justice française ne les traite pas comme les délinquants qu'ils sont pourtant, dixit la loi pénale française. Non. Elle les traite comme des citoyens privilégiés. Ultra privilégiés même, comparé à la façon dont la justice française, elle, a traité les citoyens français Gilets jaunes ou non-vaccinés, ceci en dépit du fait, qu'à l'inverse des clandestins, les citoyens français, eux, par définition, résident sur leur territoire national français en parfaite légalité...

Et comme si cela ne suffisait pas déjà, à dépouiller la démocratie de son effectivité, que demandez-vous, juridiquement, à Emmanuel Macron via cette tribune ? De violer également l'article 10 de la Constitution :

”Le président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission au gouvernement de la loi définitivement adoptée. Il peut, avant l'expiration de ce délai, demander au Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles.

Or, ce que vous demandez au président de la République en l'occurrence, ce n'est pas de demander au Parlement "une nouvelle délibération de la loi” immigration, c'est de ne pas la promulguer. C'est-à-dire de violer un texte suprême qui a été adopté directement par le peuple par référendum, et "en même temps de violer le principe même de notre système politique, la démocratie indirecte sur le dos de laquelle, je le rappelle expressément, vous vous goinfrez, vivez dans l'opulence avec l'argent du contribuable, certains d'entre vous depuis des décennies !

Tous, vous avez voté et/ou exigé l'application des textes de loi de stigmatisation des non-vaccinés, sur le fondement de l'affirmation fallacieuse que le soi-disant "vaccin" prétendument anti-Covid, protège efficacement contre la propagation de la maladie, alors qu'en réalité, il n'en protège aucunement, ou si peu.

Conscience contre ce que, pour la galerie, vous clamez être de la xénophobie, et anti-science lorsqu'il s'agit du Covid : la manière immorale au possible dont ont été, et continuent d'être traités, par l'administration française, les citoyens qui, en France, sont les exclus du Covid.

Citoyens français et des citoyens étrangers. Mais comme les migrants, eux, ne sont en rien l'objet de cette exclusion, vous n'avez pas, pour ces citoyens-là, la bonne conscience dont vous faites preuve, que vous affichez, plus exactement, pour ceux qui sont visés par la loi immigration : les migrants.

Une bonne conscience affichée oui, et non pas véritable. Car si votre bonne conscience n'était pas uniquement politique, mais avant tout sincère, authentique et désintéressée, Mme Hidalgo, M. Mélenchon, Mme Duflot, M. Roussel et autres, plutôt que de demander niaisement à Emmanuel Macron de ne pas promulguer la loi immigration, vous auriez pu marquer davantage les esprits, en accueillant chez vous des migrants en masse, à vos domiciles. Ou mieux : en adopter pléthore et faire d'eux des citoyens français. Des citoyens qui dès lors pourraient échapper à cette indigne loi Immigration !

Avoir bonne conscience uniquement quand ça les arrange, telle est sans doute le pire numéro de prestidigitation fabriqué par les élus dits de gauche pour des Français qui peinent à joindre les deux bouts : ou quand la gauche caviar, en prime, crache dans la soupe aux oursins.

Nous verrons lors des élections européennes de 2024 et des municipales de 2026 si les citoyens de gauche (et les autres) sont ou pas de mon avis.

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