Les aristos se chamaillent, les gueux, eux, travaillent

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 06 octobre 2024 - 09:00
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Paris intramuros, les aristos se chamaillent
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Pixabay, BFM, France-Soir
Les aristos se chamaillent, les gueux, eux, travaillent
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Les aristos se chamaillent, 
les gueux, eux, travaillent
Ils travaillent pour faire ripaille, et pour que les aristos, eux,
puissent faire ripaille, sans besoin pour cela qu'ils travaillent.

Les aristos dont je parle ici, vous l'avez compris, ce sont les membres de la nouvelle noblesse autoproclamée « La France d'en Haut » qui officient dans Paris Intramuros, entre la rive gauche et la rive droite, dans les beaux quartiers du 6, 7, et 8 -ème arrondissements (1). Ceux qui discutent le bout de gras au Parlement, faussement répartis en plusieurs camps qui en réalité n'en constituent qu'un seul : la caste des politiciens parasites. Des insectes tous du même bois et « xylophages » (2), raison pour laquelle ils sont anthropophages. Car outre la pitance officielle qui leur est servie sur nos impôts, copieuse et dont ils s'empiffrent goulûment, la plupart d'entre eux se nourrissent aussi de dessous de table. Sous diverses formes, dont du cash, et là, paradoxalement : il n'y a pas de chèque en bois.

Oui. Histoire de continuer à faire croire à ceux qui ne savent pas que tout ceci n'est que du théâtre et de l'enfumage, parlementaires et membres de l'exécutif se chamaillent lors de la joute verbale hebdomadaire des « Questions au Gouvernement ». Pareillement lors de celle, solennelle, du discours de politique générale du Premier Ministre. Avouons que parfois, c'est amusant. Nous en avons eu un excellent exemple, mardi 1ᵉʳ octobre, lors du discours de politique générale que Michel Barnier, a fait à l'Assemblée nationale. Une formalité constitutionnelle obligatoire qui est en quelque sorte sa cérémonie d'investiture.

En effet, voici un florilège des piques, très polies, mais bien acérées, qu'il a adressées aux Présidents de groupes parlementaires, en réponse aux critiques que ces messieurs et dames lui avaient assénées en commentaire de son discours, le Premier Ministre ayant un droit de réplique à cette occasion.

Je commence par Gabriel Attal, Président du Groupe « Renaissance. » Allié naturel, normalement, du Gouvernement nommé par Emmanuel Macron, l'ex-Premier Ministre a mis en garde son aîné contre un éventuel « choc fiscal » qui selon lui pourrait conduire à une véritable injustice sociale. Michel Barnier lui a répondu ceci : 

« Je serai très attentif à vos propositions d’économies supplémentaires… pour faire face à un déficit que j’ai trouvé en arrivant. »

 

Puis ce fut au tour de Mathilde Panot (LFI) d'en prendre pour son grade. 

Dans une invective hurlée, celle-ci a affirmé que le Gouvernement de Michel Barnier n’avait «aucune légitimité pour gouverner. » Puis, elle a ajouté, ceci, pareillement vindicative : « Nous ne vous craignons pas, car vous n’avez plus aucune légitimité pour imposer votre politique de malheur contre le peuple ». Et, elle a conclu en souhaitant à Michel Barnier d'être « le Premier Ministre du gouvernement le plus court de la Ve République. »

Ce à quoi Michel Barnier a répondu cela, lui, de manière délibérément à l'opposé question intensité : « Plus vous serez agressive, plus je serai respectueux », et en indiquant « mal comprendre » le ton vindicatif et l'agressivité de la belliqueuse.

Cyrielle Chatelain, Présidente du groupe écologistes, fut plus modérée durant son commentaire. Celle-ci s'est contentée de dresser à Michel Barnier, et très poliment, un bref rappel des principes et des objectifs de la transition écologique. Ministre de l'Environnement d’Édouard Balladur qu'il a été de 1993 à 1995, Michel Barnier s'est cantonné, lui, à lui rétorquer ceci, posément, concernant son engagement écologique. « J’étais même engagé sur cette question avant vous ».

Peut-être parce qu'il aurait pu être élu Président de l'Assemblée nationale, mais qu'il ne l'a pas été, André Chassaigne, Président du groupe communistes, est resté certes courtois, mais il s'est montré nettement plus incisif que Cyrielle Chatelain. Michel Barnier l'a gratifié d'une réplique un tantinet taquine : 

« J’ai quand même eu le sentiment, je ne sais pas si je me trompe, j’espère me tromper, que vous aviez écrit votre intervention avant de m’écouter. »

Et, enfin, vint le moment où Michel Barnier a répondu à Éric Ciotti, Président du Groupe UDR, l'homme à qui l’on reproche d’avoir trahi son propre parti, les LR, dont Michel Barnier est issu.

C'est à son endroit que le Premier ministre s'est montré le moins amical. Il a d'abord reproché sèchement à son ancien comparse de droite, désormais allié du RN, d’avoir « passé un certain temps à raconter des choses qui ne sont pas vraies sur la formation de mon équipe gouvernementale. » C'est pas gentil. Puis il a lâché ceci, plus haut dans le verbe : 

« Moi, je vais vous dire monsieur Ciotti. Je n’ai pas envie de faire des polémiques avec vous. Et puis je n’ai pas le temps. » (sic)

Voilà. Effectivement, ce fut amusant. Mais, malheureusement, un fait très certainement fait exprès, cela a eu pour effet que la plupart des personnes qui ont assisté en direct ou en différé à ces joutes, sans doute n'ont retenu que cette partie-ci des propos que Michel Barnier a tenus à cette occasion, alors que c'est ce qu'il a dit à la fin de son discours de politique générale qui est le plus important.

Le « gentil » démocrate Michel Barnier, lui qui se dit foncièrement attaché aux libertés publiques et privées, a annoncé qu'il allait étendre à tous les départements, le système de vidéo surveillance par reconnaissance faciale opéré avec l'intelligence artificielle utilisé à Paris durant les J.O. Oui. Ce système qui, rappelez-vous, au départ, nous a été vendu comme devant être mise en place uniquement durant les Jeux olympiques et uniquement sur Paris, et qu'il serait abandonné ensuite.

D'où le caractère nocif que j'impute au blabla du RN et au pipeau du NFP dont cette vidéo fait état.

(J'y reviendrai dans quelques instants)

En effet, tout cela procède d'une mascarade. L'enfumage dont je vous ai parlé au début de cet édito, auquel ont recours ces marionnettes politiques, pour ainsi frauduleusement masquer aux électeurs, qu'en réalité, elles forment une seule et même équipe. Qu'elles jouent toutes dans le même camp ! Celui de la caste des politiciens parasites à la solde des ultra-riches qui les aident à se faire élire (financièrement et en les mettant en avant dans les médias, eux plutôt que des candidats du peuple), en échange de quoi les politiciens adoptent des lois qui, au lieu de servir l'intérêt public du peuple, servent les intérêts privés (pour faire simple) « des patrons du CAC40 », ainsi que, mondialisation faisant, les intérêts des grands groupes industriels et financiers étrangers, qui eux aussi profitent copieusement de la vente à la découpe de la France (3) pour l'accomplissement de laquelle Emmanuel Macron a été porté au pouvoir « Parce que c'est notre projet ! » 

Et, en bonus, les politiciens se votent des lois via lesquelles ils s'octroient à eux-mêmes des privilèges faramineux sur le dos du contribuable. Michel Barnier est l'archétype du parasite qui nous coûte un bras. Regardez plutôt :

Retraite de Michel Barnier

Si ! C'est ce nanti, haut parasite du contribuable, rentier du système sans avoir véritablement travaillé de sa vie, qui demande aux Français de faire des efforts. Il va couper dans les dépenses publiques utiles (transports, santé, infrastructures, etc.) pour réduire un déficit auquel il a grandement contribué toute sa longue vie de politicien. Un « professionnel de la politique » donc non seulement parasite, mais éminemment nuisible pour le peuple français en général, et pour le contribuable en particulier.

Diantre ! S'il veut réduire les dépenses, qui elles effectivement doivent l'être, qu'il ramène au SMIC le salaire des membres du Gouvernement, de même que celui des députés et des sénateurs (4). Et, encore, vu le peu que « travaillent », tous, le SMIC a beau être le salaire minimum, cela risque de faire beaucoup.

Comme annoncé tout à l'heure, je reviens maintenant à notre opposition en carton. Elle se compose au principal des deux faux frères ennemis que sont les deux blocs qu'on appelle communément « l'extrême droite » et « l'extrême gauche », et qui sont constitués, actuellement, à droite, par le RN (Rassemblement National), et à gauche par le NFP (Nouveau Front Populaire). Les noms sont jolis. Et, certes, vu ce qu'ils évoquent, ils correspondent parfaitement aux rôles que l'un et l'autre jouent dans cette gigantesque pièce de théâtre qu'est l'arène politico-médiatique dans laquelle ils évoluent.

Ça braille, ça gesticule, histoire de montrer (pour de faux) qu'on oppose au Gouvernement Barnier, ce Gouvernement dont la composition est un véritable crachat à la face des électeurs RN et NFP, mais la réalité est là. Tout ça, c'est du flan. « De la poudre de perlimpinpin », comme dirait le chef d'orchestre du moment.

Pardi !

S'ils étaient véritablement opposés à ce Gouvernement qu'ils disent (à juste titre) être « illégitime », le RN et le NFP auraient (l'un ou l'autre) déposé une motion de censure qui, votée par tous les deux, aurait contraint ce Gouvernement à démissionner. Or, ils ne l'ont pas fait. Aucune motion de censure n'a été déposée, et donc, bien sûr, nulle motion de censure n'a pu être votée. 

La motion de censure que le leader des LFI, Jean-Luc Mélenchon, avait annoncée dans les médias dès l'annonce officielle de la composition de Gouvernement, comme à son habitude, en hurlant et postillonnant, poing levé, pour amuser la galerie, aucun député LFI ne l'a déposée, lui compris, et pas davantage un député d'autres formations politiques du NFP. 

Quant au RN, la motion de censure que son leader officiel, Jordan Bardella, s'était engagé (solennellement, mais du bout des lèvres) à déposer, lui, carrément, dès l'annonce de la nomination de Michel Barnier, pour indispensable que cela est à ce que les voix des 11 millions de Français qui ont voté RN lors des législatives, résonnent à l'Assemblée nationale, finalement, donc, cette motion de censure n'a pas été déposée. D'abord le leader véritable du RN (et Présidente du groupe à l'Assemblée nationale), Marine le Pen, avait tempéré les ardeurs de son fils spirituel, en disant alors « attendre de connaître la composition du Gouvernement » pour décider s'il y avait lieu… ou pas, de déposer une motion de censure, et, mardi 1er octobre 2024, elle a procédé à un rétropédalage en faveur du clan Macron (c'est sa marque de fabrique à elle). Elle a assujetti la menace d'une motion de censure qu'elle a timidement brandie, de la condition suivante : si ne serait-ce qu'un seul visa est accordé à un étranger entré illégalement sur le territoire français, « un jeudi pair, entre midi et 14 heures, par l'Italie et la nuit » (5), attention ! Le Rassemblement National déposera une motion de censure… qui n'aboutira à rien, puisque les députés du Nouveau Front Populaire l'ont rappelé encore mardi : jamais ils ne voteront une motion de censure déposée par le Rassemblement National.

Eh oui ! Le RN et le LFP participent pleinement au « Parce que c'est notre projet ! » des mondialistes. Ils collaborent avec ce Gouvernement qui n'a nulle autre « légitimité » que la collusion générale qu'il y a à l'intérieur de la caste scélérate des marionnettes politiques parasites, qui, à quelques rares exceptions près, trahissent tous la confiance du peuple français. Pour servir leurs bas intérêts personnels et les vils intérêts de ceux qui les financent, ils s'appliquent en suppositoire le principe de la République : « Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »

La République, système politique responsable de tous les maux du peuple, et que dès lors, il conviendrait d'écrire en deux mots : « raie » (et) « publique », dans un énième travestissement du sens des mots, une constante en Terre Politique Macronienne Propagandiste (Oui, TPMP, Macron Hanouna même combat ! (6) ). Car en plus de creuser le trou du PAF et celui  la dette, ce qui revient à « nous la mettre bien profond » (7), de manière officielle, revendiquée, depuis qu'Emmanuel Macron est Président, ces messieurs et dames affichent fièrement leurs histoires de fesses en public jusqu’au sein de l’Assemblée nationale !

Si au moins, ils avaient « l'honnêteté » (un oxymore s'agissant de politiciens), quand ils s'incriminent faussement les uns les autres, d'employer les mots et expressions françaises requis pour désigner sans équivoque aucune les défauts qu'ils affirment être patents chez leurs adversaires désignés, comme on entend et voit Donald Trump le faire dans cette vidéo à l'encontre de Kamala Harris, au moins ç'aurait de la gueule.

Mais encore faudrait-il qu'ils eussent suffisamment de culture, et un minimum de talent. Et du cran !

Tel est loin, très loin d'être le cas. Dans leur immense majorité, ils sont antinomiques de tout cela. C'est probablement pour cela que le mensonge y règne en roi.

1) sur une superficie de 1012 hectares soit 10,12 km2 ou encore 0,002% du territoire français.

2) « Xilophage : qui se nourrit de bois. » Et notez « à cet égard » (car cela figure dans la définition), qu'au-delà d'être résistants aux produits, toxiques pour lui, que l'être humain utilise pour éradiquer les insectes, mâles et femelles, qui sont xylophages, ceux-ci sont également résistants au wokisme. En effet, l'adjectif « xylophage » est « invariable en genre », nous disent le Petit et le Grand Robert (8), hilares, tandis que, buvant, impassible, une brune, Larousse, cette fausse blonde, confirme.

3) Emmanuel Macron ayant procédé à la majeur partie de cette vente à la découpe de la France, disons que nous en sommes à l’hallali, et c'est Michel Barnier qui a été choisi pour mener la curée, fidèle et zélé serviteur de cette destruction méthodique du pays qu'il s'est montré depuis 45 ans.

4) et pareil pour tous les autres élus. Ils disent tous travailler à redresser la France. Ils auraient ainsi une belle occasion de le prouver aux Français.

5) j'ai très légèrement développé son propos. Mais vraiment à peine à peine. Très sincèrement.

6) Paysage Audiovisuel Français financé à milliards ; Comme Macron Hanouna, c'est le même combat, cela expliquerait que l'ARCOM sous influence macronnienne, ait poussé à ce C8 disparaisse du PAF. Il faut bien servir la voie et la voix de son maitre, le "pâté macroni", 

Satire de Pathé Marconi

7) excusez ce langage populaire auquel, une fois n'est pas coutume, j'ai dû avoir recours ici, exprès. C'est-à-dire pour dûment exprimer la triste réalité politique que nous subissons, avec les termes utilisés par le Français de la rue. Pourquoi ? Parce que c'est justement le Français de la rue qui subit le plus durement cette triste réalité politique.

8) bien qu'ils ne soient pas mariés, ils nous le disent « conjointement » (« ensemble », « de concert »), à savoir l'adverbe qu'on utilise également pour indiquer à une personne mariée, sur un « ton » disons discret, que son époux ou épouse lui raconte des salades : (ton) « conjointement. »

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