Parole d’engagés : Sylvain Bonnet, président de NL a offert près de 115000 repas aux aidants et soignants !
Sylvain Bonnet est fondateur de la société NL International groupe spécialisé dans l’équilibre nutritionnel à travers la création et la distribution de solutions alimentaires innovantes fabriquées en France. Pendant le confinement Sylvain, a décidé de soutenir les personnels de santé, et de faire un don exceptionnel de repas smart food de sa marque Beautysané, dans les hôpitaux, les cliniques ou encore les EPHAD. S’appuyant sur l’engagement exceptionnel des 5000 vendeurs indépendants de sa société, tous déployés sur l’ensemble du territoire, il a fait distribuer près de 115 000 repas aux acteurs de terrain, engagés en première ligne dans cette crise inédite.
Dans « Parole d’engagés », nous avons interviewé Sylvain, chef d’entreprise humaniste, philanthrope éclairé, visionnaire assumé.
Sylvain commence sans même que nous ayons le temps de poser une question (ndlr) :
Vous savez, nous sommes tous chahutés actuellement. Nous sommes tous concernés. Mais quel secteur ne l’est pas de nos jours ? A tous les niveaux, il faut constamment se remettre en question. De mon point de vue, le changement n’a pas été amorcé avec le virus actuel mais lors des attentats de Charly hebdo quand tout le monde s’est naturellement rallié à « Je suis Charly ». Ce message est devenu emblématique et on s’y est tous raccroché, y compris les hommes politiques et les personnalités publiques. Il y a un renversement de la dynamique des messages avec cette expression qui vient d’un citoyen et la masse a influencé le politique. Cela se confirmera avec le mouvement des gilets jaunes, le Brexit... On voit qu’il y a des renversements de pensées depuis quelques années. Les derniers remplacent les premiers de cordée. Les derniers de cordée influencent les premiers...
Les gens réclament quelque chose de nouveau et dans mon univers, travailler avec des indépendants demande de comprendre et d’accepter des logiques différentes. Autour de moi, on a ressenti depuis longtemps ce besoin d’être écouté, que tous puissent avoir leur mot à dire.
FranceSoir : Pouvez-vous présenter NL International ?
SB : NL international existe depuis 2003. C’est un réseau de distribution directe qui incarne la proximité auprès de millions de clients en France et en Europe. Nous fabriquons en France et commercialisons des repas et solutions alimentaires équilibrées. Notre activité a souvent été représentée, à tort, dans les écoles de commerce comme une activité vieillissante et « has been », appartenant définitivement au passé. Cependant dans la crise actuelle elle offre le contact d’hyperproximité avec les clients, cette proximité privilégiée qui nous a fait défaut pendant le confinement.
Depuis 2012 nous avons développé des produits nouveaux labélisés "Saveur de l’année". On fabrique nos aromes et nos approches diététiques. Ce n’est peut-être pas la solution miracle mais cela est une solution. Nos produits sont commercialisés dans 17 pays et représentent 500 millions de repas.
FS : Vous êtes spécialisés dans l’alimentation équilibrée. Pourquoi ?
SB : En 2050 il faudra deux planètes pour répondre aux besoins croissants de la population humaine. Il faut donc agir afin de trouver des solutions pour nourrir tout le monde. Cela implique une modification des modes de comportements et des choix alimentaires. De la même manière que dans l’énergie, il faut une transition vers un nouveau modèle d’alimentation.
Il est impératif de manger moins et de manger mieux et de privilégier le végétal plutôt que l’animal. Nos produits sont déshydratés en poudre et cela présente plusieurs avantages. Tout d’abord la conservation et la sécurité alimentaire, car en enlevant l’eau, on conserve l’ensemble du spectre nutritionnel, avec une date limite de consommation longue de 2 ans. Enfin c’est très pratique car avec 25 grammes on a un repas complet.
Avec notre marque BeautySané on recrée le bon goût. En une minute on peut préparer un repas et se relier à la cuisine traditionnelle avec des usages créatifs des produits. Mais, ce qu’il y a de plus important à considérer c’est l’alimentation est la première médecine de l’humain.
On est ce que l’on mange.
FS : Et le « bien manger ? »
SB : La population a enregistré que « mal manger » n’est pas bien, mais ce qu’il faut « c’est bien manger ! » La santé repose sur les trois colonnes : la génétique (notre ADN), l’environnement dans lequel on vit, le troisième pilier est l’alimentation. Des trois, le plus facile à changer est le dernier.
En 2019, L’OMS a calculé que chaque année il y a plus de personnes qui meurent de surplus alimentaire que de sous nutrition et qu’en 2030 50% seront en surpoids ou obèse et 1 milliard diabétique en 2030.
C’est une autre catastrophe que le covid.
FS : Comment êtes-vous montés dans ce TGV à COvid 19?
SB : Personne n’était préparé à être bloqué chez soi, le 17 mars. Face à la crise, au danger, à l’inconnu, le chef d’entreprise que je suis doit endosser le costume du caméléon et s’adapter. On a été réactifs pour éviter que nos conseillers soient amenés à livrer chez les clients, on a notamment assoupli la logistique. De plus nous avons rappelé que la solidarité et le goût des autres étaient dans notre ADN. J’ai voulu le faire en mettant nos repas à disposition des personnels aidants et soignants et amener modestement un peu de chaleur humaine avec ceux qui étaient au front, au combat !
FS : Dans cette période votre quotidien ressemble à quoi ?
SB : Principalement des vidéo-conférences car, je suis aussi Vice-président de la Fédération de la Vente Directe. Des points d’actualités pour les entreprises du secteur et des échanges permanents avec mes plus proches collaborateurs pour garder le contact avec l’entreprise et les conseillers. On a vite organisé la logistique du télétravail.
Nous n’avons pas eu recours au chômage partiel car notre activité se maintient. Nos missions se déroulent parfaitement car nous nous sommes très vite adaptés.
FS : Qu'avez-vous appris de tout ça ?
SB : Malgré la distance physique, les liens se sont aussi resserrés dans l’entreprise. Personnellement j’ai été très observateur, la crise remet quand même en question les vraies choses de la vie, la relation avec les enfants et la famille avec qui j’ai été plus en contact qu’en temps normal.
J’ai retenu 4 messages qui sont tous d’actualité :
• Nous sommes tous dans une faiblesse économique. C’est devenu une évidence. Quand on coupe les revenus, on est à trois mois d’être dans la rue. Il y a eu un énorme effort du gouvernement pour que les gens ne soient pas perdus et/ou prennent conscience de la dépendance économique.
• La santé est un bien précieux que l’on peut perdre facilement. Il va falloir repenser nos manières de vivre ; il va falloir renforcer notre organisme afin d’être plus fort pour lutter contre les agressions sanitaires et bactériologiques.
• Il faut préserver notre planète, et nous battre pour qu’elle soit un peu plus respectée. Je me bats personnellement depuis de nombreuses années avec EuropaNova (thinktank ndlr) sur la préservation de la planète
• Il ne faut plus travailler pour travailler, mais donner du sens à son existence en travaillant. On est à la recherche du sens, par exemple avec le travail collaboratif, quand on responsabilise les gens ils y arrivent. Dans l’entreprise notre baseline est « révélateur de talent ». C’est important avant d’être un slogan.
FS : Comment envisagez-vous le déconfinement et la période pré estivale
SB : C’est le moment où il faut passer à la phase active et prendre en considération les 4 points précédents ; Ce déconfinement va être un exercice plus cérébral que physique. En fait on a déjà été confiné pendant toute notre existence, les chaines virtuelles ont été brisées, il va falloir l’entendre et y être attentif.
C’est comme la santé : Le « bien-être » n’est pas le terme le mieux approprié à notre enjeu. Je préfère de très loin,
le terme « être bien ».
FS : Derrière le masque du chef d’entreprise, Sylvain qui êtes-vous
SB : Je suis avant tout un éternel optimiste et j’ai confiance en l’avenir, et ceux qui m’entourent. Parfois je me trompe aussi. Mais une de mes forces est de pouvoir rebondir et repartir. Et sur le chemin de l’entreprise quand on repart, on grandit, et l’on trouve de nouveaux challenges plus complexes auxquels on trouve de nouvelles solutions.
Mais je suis comme tout le monde, pas différent des autres. On a tous des possibilités incroyables en nous. Il faut se faire confiance, on doit avoir des rêves et se battre pour les réaliser.
FS : Votre livre de chevet ?
SB : Je te promets la liberté de Laurent Gounelle, « pour avancer et trouver la liberté »
FS : Qu’est-ce que le déconfinement va vous permettre de faire ?
SB : Surtout retrouver ma maman que je n’ai pas vu depuis 60 jours. On va pouvoir la retrouver et être en contact avec des gens en chair et en os plutôt qu’au travers des millions de pixels de l'écran. Le tout en respectant les gestes barrières évidemment !
NL International a remis près de 115 000 repas aux soignants, un exemple :
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