Chronique N°54 – "Jean-Jacques Brot, Préfet des Yvelines, n’a peut-être pas contracté le covid, mais il est atteint de crétinisme"

Auteur(s)
François Pesty, pour FranceSoir
Publié le 20 mars 2021 - 20:36
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Pesty chronique 54
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Chronique 54
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Et moi qui croyais qu’il n’y avait en France de crétins que dans les Alpes. D’où le juron populaire « crétin des Alpes » digne du Capitaine Haddock. J’eu la (mauvaise) surprise d’apprendre que notre préfet des Yvelines, département où je réside moi-même, en était un.

Enarque, Officier de la Légion, diplômé de HEC, la plus renommées des écoles supérieures de commerce, Jean-Jacques BROT, Préfet des Yvelines a pris un arrêté ce mardi 2 mars 2021 afin de rendre obligatoire le port du masque sur la voie publique et dans les lieux ouverts au public dans tout le département, à quelques exceptions près (L’arrêté peut être téléchargé ici)

Voyons donc cet arrêté et recherchons quels en sont les motifs


Le haut fonctionnaire assoit la légitimité de son arrêté sur l’état d’urgence sanitaire déclaré le 14 octobre 2020 (il y a près de 5 mois !) et prorogé le 15 février 2021, ainsi que sur un décret du 29 octobre qui habilitait le préfet de département à « rendre obligatoire le port du masque, sauf dans les locaux d’habitation, lorsque les circonstances locales l’exigent »

 

Il faut se souvenir que le 29 octobre, veille de l’entrée en vigueur du second confinement généralisé, nous venions d’atteindre le pic d’incidence de ce que les épidémiologistes ont appelé la « seconde vague »

A l’époque, les pics d’incidence avaient été enregistrés respectivement pour la France, l’Île-de-France et les Yvelines à 501, 543 et 497 nouveaux cas les 7 derniers jours pour 100.000 habitants (voir plus loin les graphiques)

Nous pouvions le 29 octobre effectivement parler d’une « aggravation soudaine et brutale de la situation sanitaire ». Mais pas aujourd’hui, Monsieur le préfet !

La phrase la plus importante pour motiver la décision du préfet dans l’extrait ci-dessus, est incontestablement « l’urgence et la nécessité qui s’attachent à la prévention de tout comportement de nature à augmenter les risques de contagion, en particulier dans l’espace public ; qu’en outre, une hausse des contaminations et un afflux massif de patients seraient de nature à détériorer les capacités du système médical du département des Yvelines ; »

On note que par « principe de précaution » notre Enarque, prudent, a employé un conditionnel !

Ce qui a motivé l’arrêté préfectoral, c’est son objectif de limiter les contaminations.

 

 

 

Taux d’incidence et positivité des tests pour la France en date du 28 février (fichier SI-DEP du 03/03/2021, embargo de 3 jours). 222 nouveaux cas sur les 7 derniers jours et pour 100.000 habitants, stable depuis 5 jours, et 7,1% des tests rendus positifs, stable depuis 4 jours.

 

L’allure des courbes actuelles d’incidence et de positivité des tests n’a rien à voir avec celle, exponentielle, de la fin du mois d’octobre…

 

Taux d’incidence et de positivité des tests pour la région Île de France à 331 et 9,4% très loin des sommets atteints fin octobre

 

Taux d’incidence et de positivité des tests pour le département des Yvelines à 275 et 8,9%, c’est-à-dire, significativement inférieurs à ceux de l’Île-de-France. Il n’y avait pas, Monsieur le Préfet, « aggravation soudaine et brutale », ni « urgence et nécessité », le 2 mars à prendre une telle mesure

 

Dans les Yvelines, le 26 novembre 2020, 3.553 tests réalisés, 16.481 la veille de Noël, et 10.038 le 12 février 2021. Il est clair que plus on teste, plus on trouve de cas positifs…


 

Le préfet parle de « mesures adaptés, nécessaires et proportionnées » et il entend donc grâce à l’obligation du port du masque sur la voie publique et dans les lieux ouverts au public, réduire les contaminations virales/

Monsieur le Préfet, je suis au regret de vous dire que, non, non et non, les masques, qu’ils soient à usage unique chirurgicaux, FFP2 (ou N95), ou en tissu lavable de catégorie 1, n’ont pas à ce jour démontré la moindre efficacité par rapport à l’absence de masque, chez les soignants comme dans le grand public, à réduire les contaminations de virus respiratoires responsables d’infections respiratoires aiguës, tels que le virus H1N1 de la grippe porcine, les virus de la grippe et des syndromes grippaux, ou le SARS-COV-2

Déjà des éléments d’observation et de bon sens devraient vous avoir mis la puce à l’oreille :

- Le fait qu’autant de soignants aient été contaminés par des patients et qu’autant de patients l’aient été par des personnels de santé (étude récente de Santé Publique France avec plus de 44.400 cas d’infections nosocomiales au coronavirus dans les établissements de santé français, ce qui en fait la première cause d’infection nosocomiale. Et cela malgré le port des masques bien respecté

- L’absence de tests de filtration virale dans les normes AFNOR applicables aux masques. Les masques chirurgicaux sont testés sur le staphylocoque doré, dont le diamètre est 7 à 17 fois plus grand que celui du SARS-COV-2 (Voir ma chronique N°49 : ici). Les masques en tissus lavable et réutilisables, sont quant à eux tester sur des particules de sel (chlorure de sodium) de 3 micromètres de diamètre, c’est-à-dire une taille de particule de 22 à 50 fois plus grosse que le virus SARS-COV-2 (voir ma chronique N°51 : ici)

Mais pour mettre les points sur les « i », Monsieur le Préfet, et que vous arrêtiez, comme le fait l’exécutif, de mentir aux Françaises et aux Français sur l’efficacité supposée et non démontrée des masques, je vous enjoins de prendre connaissance de la réactualisation de la revue méthodique avec méta-analyse de l’indépendante Collaboration Cochrane publiée le 20 novembre 2020 après relecture par les pairs (ici). Voici le résultat de ce travail dans le résumé, ainsi que les extraits concernant les études cliniques randomisées et contrôlées, à faible risque de biais méthodologique, qui ont évalué l’impact du port du masque par rapport à l’absence de masques, chez les soignants et dans le grand public (La traduction intégrale du résumé de la revue méthodique Cochrane dans ma chronique N°49 : ici)


Il faudra bien un jour l’expliquer aux Françaises et aux Français. Cette supercherie n’a que trop duré.


Cette chronique a été écrite le 5 mars.

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