Réveiller les Français, est-ce faire fausse route ?
TRIBUNE/OPINION - Il faut sortir de l'amnésie, cette amnésie qui pousse à l'apathie, afin d'agir, afin d'être acteur politique, pour soi et pour tous. Repérer les mêmes dysfonctionnements, à des fins dites sanitaires, mais aussi climatiques, mais aussi d'anti-terrrorisme. Voir ces points communs qui amènent à toujours plus de restrictions, de suppressions des libertés fondamentales, à de plus en plus de contrôle sur tout, même sur les actes les plus quotidiens et anodins, de dématérialisation vers un tout numérique pour un mode mécaniste, vers la pensée unique pour ne suivre que les injonctions contradictoires et dénuées de sens ; à devenir obéissants sans conscience, à fonctionner en marionnettes. Cinquième partie : Réveiller les Français, est-ce faire fausse route ?
À force de l’entendre, j’en arrive à ne plus pouvoir le supporter, que si la France en est là, que si on en est là, c’est de la faute des gens, de la faute des Français, qui ne sont pas réveillés.
Une fausse croyance de certains journalistes ? De certains politiciens aussi ? Qui se donneraient ainsi un objectif, qui justifient en outre leur travail à faire lever la contestation, et légitiment leur appel à se regrouper autour d’eux, à les financer…
Quand moi très réveillé, en avertissant par mes écrits dès 2006 sur les dérives écologistes, puis sécuritaires, et aujourd’hui sanitaires, dont les ficelles manipulatrices sont pourtant très visibles avec cette culpabilisation infligée même à outrance, qui devrait pourtant ne pas leurrer, ou du moins faire se méfier…
Très réveillé, quand j’ai aussi averti en ouvrant mon site actuel, du liberticide et malsain de l’État d’urgence de 2015, dont la prolongation ne pouvait permettre une quelconque efficacité sur la sécurité du pays et des Français.
Et très réveillé encore, depuis l’élection de Macron, écrivant chaque mois un billet d’humeur quand le projet initial ne devait être que des aphorismes, mais que l’ampleur de cette mal-gouvernance a vite converti en textes plus longs ; et plus encore depuis mars 2020. Y ajoutant de surcroît des textes spécifiques sur cette “crise” scénarisée pour retirer à chacun des Français toute prise sur nos vies, empêchant toute projection d’avenir, toutes perspectives, même à court terme.
Et pourtant, qu’est-ce que cela me permet de faire d’être très réveillé ?
Sauf à essuyer des déceptions cuisantes. Avec ceux qui disent officiellement combattre contre, mais qui en réalité ne s’associent qu’à eux-mêmes, ainsi le Politique, faussement ouvert, à regret. Avec d’autres supports, ces médias qualifiés d’alternatifs à qui j’ai écrit, qui parfois me répondent, parfois me publient, mais me laissant impuissante, et de fait sans voix. Avec d’autres officiants sur les réseaux sociaux que j’avais contactés, espérant qu’un regroupement rende plus fort, même plus audacieux.
Pour constater l’évidence avec tristesse : que de divisions !
Quand déjà un des effets délétères - voulu sans doute ? - de ces gouvernants, est de ne plus croire, tellement le flou, les contradictions, les mensonges sans scrupules, s’alignent.
Quand ceux qui se posent en contre-pouvoir font aussi douter de leur sincérité…
Donc très réveillé et tentant d’informer sur ce que je pressentais puis savais, d’agir, et de faire corps avec d’autres. Ce qui a eu pour résultat de surtout me faire subir de terribles désillusions.
Effectivement et malheureusement, retenons que savoir n’est pas pouvoir.
Quand tous accusent le gouvernement, et à juste titre, de prendre les non-vaccinés pour boucs émissaire, que font ces gens qui disent que la situation vient du fait que les Français ne sont pas “réveillés” ? Chercher des fautifs, sous couvert d’enjeux – pour sans doute faire diminuer son sentiment d’impuissance – quelle perte de temps, et d’énergie.
Qu’aussi n’existe pas “une” solution. Que la sincérité suppose de tâtonner, sans exclure de pouvoir agir, de trouver à agir, même imparfaitement, sans certitude forcément sur le résultat.
Sauf celle de faire et d’être avec le bon état d’esprit.
Qu’il s’agit de ressentir ce qui est, et pour ce faire, de relever la tête du guidon, de sortir de la spirale du faire pour faire.
Et d’accepter que toujours, il y aura des crédules, des suiveurs, des opportunistes, des intellectuels à l’ego trop fragiles pour se remettre en question, des psychopathes ; de ces gens qui nous déconcertent, qui nous révoltent, qui nous mettent en colère.
Mais qui imposent d’utiliser notre intelligence pour résister à la tentation de la misanthropie, inutile et épuisante.
Nous rappelant que des combats ont été gagnés malgré ces gens de peu, qui ont existé de tout temps.
Être réveillé ne suffit pas. Et ces actions pour réveiller, même celle sincères, ne créent que de la rancœur. D’autant plus chez ceux qui sont lucides. Qui finissent par s’épuiser à l’être.
En revanche, (re)trouver à croire, faire confiance, donner confiance, apprendre à apprécier ; finalement que l’on peut résumer à la capacité à aimer, s’aimer, aimer autrui.
S’entourer de ce qui permet de ressentir de nouveau ce sentiment. Les sourires, la joie de vivre, l’humour, l’énergie, l’ingéniosité…
Pour ainsi renouer avec le fil de nos vies. Et le meilleur premier pas pour cultiver art de vivre et liberté, que certains s’acharnent à vouloir nous confisquer pour se donner l’illusion d’être des puissants, même des immortels.
Laissons-les à leur mégalomanie.
Et reprenons pas à pas notre connexion à la vie. Repartons de là, pour agir du mieux possible.
Une première version de ce texte a été publiée sur le site Internet de Laurence Waki, écrivain et philosophe, le 28/11/2021.
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