Scandale à l’ONU : Le juge Ali Abdulla Al-Jusaiman au cœur d’une affaire de falsification judiciaire

Auteur(s)
Jérôme Martinaud
Publié le 25 juillet 2024 - 15:00
Image
Doha
Crédits
Unsplash
Scandale à l’ONU : Le juge Ali Abdulla Al-Jusaiman au cœur d’une affaire de falsification judiciaire
Unsplash

Lors de la 112ème session du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) des Nations Unies, un scandale éclatant a révélé des manœuvres frauduleuses au sein du système judiciaire qatari. Le juge Ali Abdulla Al-Jusaiman, censé être un pilier de l'intégrité juridique du pays, se trouve désormais au centre d’accusations accablantes de falsification de documents publics et de violation des droits de l’homme. 

Révélations choquantes et contradictions flagrantes 

La session du CERD, qui s’est tenue le 17 avril 2024, a mis en lumière des incohérences monumentales dans le cas de Tayeb Benabderrahmane, un ressortissant franco-algérien détenu arbitrairement au Qatar. Lors de cette session, et comme le rappelle Blast, le juge Al-Jusaiman a stupéfié l’assemblée en admettant qu’il n’avait aucune connaissance préalable de l’affaire Benabderrahmane, bien que des documents judiciaires l’identifient comme responsable de l’audience de renouvellement de détention de Benabderrahmane 

Comment un juge peut-il ignorer une affaire aussi sensible qu’il aurait supervisée ? Cette admission met à nu l’ampleur des falsifications orchestrées au plus haut niveau. Les documents prétendant décrire les procédures judiciaires ont été dénoncés pour leurs multiples erreurs, modifications manuscrites, et incohérences manifestes. Des fautes d'orthographe, des champs non remplis, et des altérations grossières trahissent une tentative désespérée de masquer une grave injustice. 

Manipulations délibérées et abus de pouvoir 

La situation s’aggrave avec la révélation de documents contradictoires. Une lettre du directeur de la sécurité d'État autorisant la libération de Benabderrahmane le 28 juin 2020 contredit directement les documents judiciaires fixant sa comparution au 1er juillet 2020. De telles contradictions ne peuvent être expliquées que par une falsification délibérée et coordonnée pour légitimer une détention arbitraire. 

L'incapacité du juge Al-Jusaiman à défendre les actions de l’État du Qatar pendant deux jours de délibérations internationales souligne non seulement son manque de préparation, mais aussi une possible complicité dans ces manœuvres frauduleuses. La communauté internationale, choquée par cette mascarade judiciaire, exige des réponses claires et immédiates de la part des autorités qatariennes. 

Violation des droits fondamentaux et appel à la justice 

Tayeb Benabderrahmane, qui a enduré 307 jours de détention marqués par la torture et l’absence totale de représentation légale, incarne la victime d’un système judiciaire corrompu et oppressif. Son cas, discuté lors de la session du CERD, met en évidence la violation flagrante des droits humains et des principes de justice élémentaire que le Qatar prétend défendre. 

L’absence de transparence et l’inefficacité des réponses apportées par le juge Al-Jusaiman et les autorités qatariennes ont gravement compromis la crédibilité du système judiciaire du pays sur la scène internationale. En refusant de fournir les enregistrements des audiences et les documents originaux, le Qatar expose non seulement sa propre complicité mais aussi son mépris total pour les normes internationales de justice et de droits humains. 

Cette affaire, ainsi que les révélations accablantes concernant le juge Ali Abdulla Al-Jusaiman appellent à une révision urgente et approfondie des pratiques judiciaires au Qatar. Seule la communauté internationale peut se mobiliser pour exiger la transparence, la justice et le respect des droits humains fondamentaux. Le scandale du CERD n'est pas seulement un embarras diplomatique, c'est un cri de détresse contre l'oppression systématique et la corruption enracinée dans les institutions judiciaires qatariennes.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.