Vaccins Covid-19 : risque de violence sur les soignants et de violation du secret médical
TRIBUNE - Dans le cadre des vaccins contre la Covid-19, de différents territoires et par plusieurs moyens, le CTIAP (centre territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques) du centre hospitalier de Cholet reçoit de plus en plus de témoignages et d’appels à l’aide (au secours) émanant de citoyens dont des professionnels de santé - des « soignants ». À nouveau, nous vous renouvelons nos remerciements pour votre confiance accordée.
Par exemple, le 30 juin 2021, le CTIAP est informé de notamment ceci :
« Merci Dr, pour votre implication, elle est très importante à mes yeux, moi citoyen lambda qui ai une fille de 20 ans, aide soignante en Ehpad [établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes] et qui vient de se faire vacciner malgré mes objections. L’incitation sournoise l’a emporté. Merci encore. »
Un deuxième exemple qui livre ce terrible message reçu le 7 juillet 2021 :
« Docteur, les soignants ont besoin de votre aide ! »
Une aide qui, en principe, devrait être apportée par les « représentants » de ces « soignants ». Ces derniers semblent abandonnés à la « loi d’airain oligarchique » notamment.
La présente analyse vous propose d’autres exemples relevés dans un établissement de santé. Ces retours d’expériences mettent en évidence notamment les risques susceptibles de conduire à l’installation d’une « violence » à l'égard des « soignants » d’une part, et à la « violation du secret professionnel médical » d’autre part. Cette nouvelle alerte permet aussi d’identifier certains mécanismes utilisés pour aboutir à ladite « incitation sournoise » décrite par ce « citoyen lambda » dans l’exemple ci-dessus mentionné.
Dans cet établissement de santé, pris comme exemple, tout s’est intensifié avec le courrier, en date du 28 juin 2021, que le ministre des Solidarités et de la Santé, Monsieur Olivier VÉRAN, aurait adressé à « Mesdames, Messieurs les directrices et directeurs d’établissements » et à « Mesdames, Messieurs les présidents de commissions médicales d’établissement [(CME)] ».
Rapidement, ce courrier est diffusé à l’ensemble des médecins, des pharmaciens, et des cadres exerçant dans cet établissement de santé - siège de ce retour d’expériences - avec le message suivant :
« Veuillez trouver en pièce jointe un courrier de notre ministre encourageant la poursuite de la vaccination des soignants. »
À ce message, un médecin répond :
« Merci (…) d’avoir relayé ce message de notre ministre. En espérant que les plus réticents d’entre nous finissent par entrer dans le droit chemin pour le bien de tous. »
Autrement dit, cette réponse de ce médecin semble suggérer ceci : « les plus réticents d’entre nous » ne seraient pas « dans le droit chemin » et ne souhaiteraient pas « le bien de tous ».
Quelques jours plus tard, un nouveau message est envoyé :
« Merci de prévenir la médecine du travail si vous vous êtes fait vacciné(e) en dehors » dudit établissement de santé. Ce message ajoute :
« Certains services ont un taux de vaccination très bas, une communication ciblée sera effectuée par le Dr (…) [médecin du travail], mais il me semble de notre devoir d’encourager les hésitants à se faire vacciner. Dans la droite ligne du débat actuel, nos patient(e)s et parturientes viennent au (…) [dans cet établissement] pour se faire soigner, pas pour attraper la Covid. »
La culpabilisation qui n’est pourtant fondée sur aucune preuve scientifique vérifiable et de qualité : la preuve n’est pas apportée que ces vaccins permettent, avec certitude, de prévenir la transmission virale notamment ; et d’autres mesures sont disponibles pour prévenir une telle transmission. Par ailleurs, il suffirait de vacciner lesdits « patient(e)s et parturientes » pour que ces personnes soient protégées ; puisque certains n’ont cessé d’affirmer que ces vaccins empêchent la survenue des formes « graves » de la Covid-19.
Un pharmacien répond alors : « VACCINEZ VOUS !!! ».
On dirait une injonction. Un ordre.
Quelques temps après, un autre message est adressé :
« (…) voici les chiffres des Français vaccinés au 01/07 : regardez le chiffre des personnes vaccinées de plus de 18 ans, le taux de vaccination est déjà de 63%, et bien plus au-delà de 50 ans ce qui est plutôt rassurant. Pour (…) [ledit établissement de santé, siège de ce retour d’expériences], le taux global est de 74% mais ce qui est inquiétant, c’est que dans pas mal de services (…), le taux de vaccination est bien moins élevé, jusqu’à 35 à 40% dans des services d’hospitalisation ! »
Et ce message poursuit :
« Si vous êtes convaincus de l’intérêt de la vaccination c’est maintenant qu’il faut convaincre les indécis et battre le rappel… pour les primo-infectés… entre autres. »
Une discussion s’engage alors.
Elle va aboutir à la démonstration du risque de violation du secret professionnel médical par notamment ledit « médecin du travail » de cet établissement de santé.
En effet, au message indiqué juste ci-dessus, un cadre répond :
« Bonjour (…) et merci pour ces chiffres mais en qualité de cadre d’une unité je ne connais pas les données d’agents vaccinés pour ma propre unité ! »
Et ce cadre réclame :
« Pouvons-nous avoir ce taux de manière individuelle et non à large diffusion ? Merci. »
Un autre pharmacien réagit et alerte :
« Suite aux échanges (…) [ci-dessus], je tiens à vous rappeler l’existence du secret professionnel médical dont la violation pourrait exposer les auteurs à des poursuites notamment pénales et disciplinaires.
Selon des médias, la commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), notamment, serait « opposée à ce que le gouvernement fournisse aux médecins la liste de leurs patients non-vaccinés contre la Covid ». [Depuis, ces médias semblent affirmer que cette CNIL aurait finalement autorisé la transmission de cette liste de patients].
Ce secret professionnel concerne notamment toute donnée de nature médicale de telle ou telle personne. Même l’accord de la personne (patient) ne libère pas le professionnel de santé de cette obligation qui doit être respectée de façon absolue. »
Ignorant cette alerte, ledit « médecin du travail » répond au cadre qui réclame les données ci-dessus précisées :
« Bonjour (…), Le service de santé au travail est en cours de production de ces données pour tous les services. Vous les recevrez donc dans la semaine. Serez-vous sur le podium ?... Très bonne journée. »
Le cadre réagit à nouveau :
« Merci pour ces réponses et juste pour info je ne cherche pas à connaître le nom des agents vaccinés mais d’avoir effectivement un taux de façon à inciter l’ensemble des équipes. Merci donc pour cette prochaine information, et non, je ne pense pas que je serai sur le podium… la (…) [un des services de cet établissement de santé est clairement mentionné], va, j’en suis certaine, me battre ! Merci. »
La vaccination du personnel serait donc devenue l’objet d’une compétition entre les « cadres ». On dirait que cette vaccination s’adresserait à du bétail.
C’est alors que ledit « médecin du travail » réplique : « Je l’avais compris ainsi. De toute façon, il m’est déontologiquement interdit d’enfreindre le secret médical et divulguer des données personnelles [en ajoutant un smiley avec un sourire] ».
Et dans la phrase suivante, ce même « médecin du travail » ajoute : « En ce qui concerne la (…) [ledit service de cet établissement de santé qui a été clairement mentionné par le cadre], ils vont être difficiles à battre car je vous dévoile en avant-première leur taux de vaccination : 100% ».
Le pharmacien qui, ci-dessus avait été alerté sur l’existence du secret professionnel médical, finit par proposer la démonstration suivante qui pourrait mettre en évidence la violation du secret professionnel médical.
« Dans le message (…) [ci-dessus] : Le nom d’un service du (…) [dudit établissement de santé, siège de ce retour d’expériences] est cité ;
Les identités des personnes, qui travaillent dans ce service, sont connues ;
Le taux de vaccination de ces personnes, qui travaillent dans ce service, est "dévoilé" comme l’indique l’auteur lui-même : "100% ".
Donc, toutes ces personnes, facilement identifiables, ont été "vaccinées".
Et par conséquent, la divulgation de ces informations pourrait s’avérer être une violation du secret professionnel médical.
Par ailleurs, l’emploi des termes tels que "podium", "difficiles à battre"… renvoient à une compétition qui n’a pas lieu d’être dans le domaine de la santé.
Comment envisagez-vous de traiter les personnes qui souhaitent préserver la sécurité et la confidentialité de leurs données médicales ? Qui ne veulent pas répondre à des questions du type : "tu as eu la Covid-19 ? ", "Tu as fait un test RT-PCR ? ", "Tu es vacciné(e)"… Devraient-elles étaler publiquement leurs éventuelles "contre-indications", etc. ?
Quant à votre soi-disant "incitation", elle pourrait s’avérer être de la "violence" envers des professionnels de santé qui sont pourtant déjà parfaitement informés.
Et si une personne préfère se vacciner ailleurs qu’au sein de cet (…) [établissement de santé, siège de ce retour d’expériences] ?
Ce qui se passe actuellement, en France notamment, est très préoccupant. Mais, il y a un temps pour tout. »
Après un certain temps, ce pharmacien, auteur de cette démonstration, reçoit un message de la part dudit « médecin du travail » qui a, sans doute, fini par réaliser le caractère potentiellement fautif et répréhensible de son comportement (message adressé, par ailleurs, aux autres personnes associées à cette discussion) :
« Merci pour vos bons conseils et votre bienveillance. Amitié sincère. »
Malheureusement, eu égard aux agressions répétitives ciblant les personnes « non vaccinées » dont des « soignants », celles ayant visé le CTIAP et son pharmacien responsable, les menaces réitérées de l’obligation vaccinale contre la Covid-19, etc., l’heure ne semble plus favorable à ladite « bienveillance ».
Quant à ladite « amitié », elle « est souvent une notion galvaudée. Souvent, l’amitié de façade, la fausse amitié, cède à la véritable trahison. C’est comme "ces amitiés d’enfance qu’on abandonne en même temps que la toge prétexte." (Cicéron). » (Extrait du livre intitulé « Le Spectre de l’Isotèle »).
Ces échanges se sont déroulés entre les médecins, les pharmaciens, les cadres et les membres de la direction de cet établissement de santé, siège de ce retour d’expériences.
Les infirmiers et les aides-soignants notamment, eux, n’ont pas été associés à ces discussions.
Pour le reste, nous vous invitons à lire tous les articles du CTIAP concernant notamment ces vaccins contre la Covid-19, dont celui publié le 5 juillet 2021 sous le titre « Vaccins contre la Covid-19. Le consentement libre et éclairé : "un frein à l’expérimentation médicale " , "un obstacle à l’obligation vaccinale" (par Philippe SÉGUR, Professeur de droit public à l’Université de Perpignan) ».
Le 6 juillet 2021, le journal FranceSoir publie un entretien avec ce professeur de droit public sous le titre : « Philippe Ségur : "Le droit est toujours le fruit d’une volonté politique" ». Dans cet article, ce professionnel du droit constate :
« Que le Premier ministre puisse envisager une obligation vaccinale étendue à partir de techniques médicales aussi incertaines, traduit un effondrement des principes éthiques et politiques qui fondent notre système juridique depuis 1789. »
En tout cas, par notamment ces deux articles, ce Professeur de droit public vient définitivement confirmer le bien-fondé des analyses proposées par le CTIAP du centre hospitalier de Cholet.
NDLR: FranceSoir publie des articles, des analyses, des tribunes qui ne sont pas représentatives d'un "consensus journalistique" qui pourrait être publié dans d'autres médias. L’objectif est de proposer une lecture analytique, sourcée, étayée et critique de l'information. Le lecteur est averti que ces positions sont considérées comme pouvant influencer son jugement et demande de faire appel à son esprit critique. Ces articles pouvant représenter une position « minoritaire », il nous a été préconisé qu’il serait important de mettre en perspective la position « majoritaire ». Il serait donc de bon aloi que les médias exprimant une position dite « majoritaire » ajoutent à la fin de leurs articles que d’autres positions existent que celles représentées. Nous ne savons pas à ce jour quelle est la procédure recommandée en cas d'inversion des positions dites minoritaire et majoritaire.
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