Pédophilie : à Châtillon-en-Bazois on "ne s'attendait pas à ça"

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Par Olivier DEVOS - Châtillon-en-Bazois (France) (AFP)
Publié le 14 novembre 2018 - 14:55
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Les habitants de Châtillon-en Bazois (Nièvre), racontaient mercredi leur surprise après la mise en examen d'un couple de la commune dans une vaste affaire de viols et agressions sexuelles sur des enfa
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© JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Les habitants de Châtillon-en Bazois (Nièvre), racontaient mercredi leur surprise après la mise en examen d'un couple de la commune dans une vaste affaire de viols et agressions se
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Ils "ne s'attendaient pas à ça" dans leur petit village: les habitants de Châtillon-en Bazois (Nièvre), racontaient mercredi leur surprise après la mise en examen d'un couple de la commune dans une vaste affaire de viols et agressions sexuelles sur des enfants.

"Ce sont des gens en difficulté, monsieur a un passé assez lourd, régulièrement incarcéré pour des larcins, des vols, un petit peu de vente d'herbe. Mais de là à s'en prendre à des enfants, j'ai du mal à me l'imaginer", confie Michèle Dardant, maire de la commune.

Cinq hommes et trois femmes, dont les parents de quatre garçons aujourd'hui âgés de 4 à 9 ans, ont été mis en examen vendredi dans une affaire de viols et agressions sexuelles subis par ces enfants, probablement pendant plusieurs années avec près de 70 infractions relevées par le parquet.

Un couple mis en cause résidait depuis une dizaine d'années dans ce village de 900 habitants en plein coeur de la Nièvre. Seuls ses deux plus jeunes enfants sont concernés par les faits. Trois autres avaient déjà "été placés régulièrement, au fil du temps" par les services sociaux, précise Mme Dardant.

Les enfants "allaient à l'école, c'étaient des enfants difficiles, qui n'avaient pas de concentration, étaient très agités", poursuit l'élue, ajoutant que les parents "ne travaillaient pas, faisaient beaucoup la fête le soir, la gendarmerie intervenait souvent".

Les habitants croisaient parfois le couple. "Il me disait bonjour quand il allait à la pêche. Il était plus poli que sa femme", se souvient l'un d'entre eux, qui préfère garder l'anonymat. "Il se promenait toujours torse nu, on l'appelait Rambo, à cause de ses tatouages".

"C'est des gens qu'on côtoyait dans la rue, ils se permettaient même de nous faire des saluts. Mais on leur parlait pas: c'étaient des malfrats", renchérit vivement Monique Fischler, une retraitée de 67 qui habite à quelques centaines de mètres de la petite maison de ville aux volets verts où résidait le couple.

- Placement des enfants -

L'intervention des gendarmes le 7 novembre a marqué les esprits. "Ils sont arrivés, il était 6H00 du matin, ils ont défoncé la porte", poursuit Mme Fischler, qui dit avoir entendu comme des coups de bélier.

"Les gendarmes avaient bouclé tout le village" et même "éteint les lumières dans les rues", ajoute une commerçante.

Les huit agresseurs présumés sont notamment soupçonnés de "viols aggravés sur mineurs (de moins) de 15 ans, pour certains avec un caractère incestueux", "d'agressions sexuelles avec les mêmes circonstances aggravantes", de "corruption de mineurs", de "violences aggravées" ou encore de "privation d'aliments", selon le parquet.

Les auteurs présumés, âgés de 25 à 48 ans, sont un couple et deux anciens couples, parmi lesquels les parents des victimes, deux frères de 8 et 4 ans, et deux autres frères de 9 et 4 ans. A l'issue d'une garde à vue débutée le 7 novembre, les hommes ont été écroués tandis que les femmes ont été placées sous contrôle judiciaire.

Le parquet a retenu pour l'enquête une période allant de 2010 à mai 2017, date du placement judiciaire des enfants par les services du conseil départemental de la Nièvre, motivé par des signalements de soupçons de maltraitance de la part des enseignants.

"Les services sociaux ont fait leur travail. On était au courant que, depuis un certain temps, il y avait une enquête mais on était absolument pas au courant de ce qui se tramait", a indiqué mercredi après-midi Alain Lassus, président du conseil départemental lors d'une conférence de presse.

"Quand nous avons pris conscience de la situation, nous avons saisi la justice", a ajouté François Karinthi, directeur général des services, précisant que "c'est la justice qui place les enfants et ce sont les juges qui décident des mesures d'accompagnement".

"Ce sont des familles et des fratries qui sont accompagnées depuis de longues années pour certains, parce que certains sont ados, d'autres sont de jeunes enfants."

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