Des bureaux de l’Open Society de George Soros et d’entités affiliées perquisitionnés en Inde

Auteur(s)
France-Soir
Publié le 24 mars 2025 - 11:40
Image
Soros
Crédits
Coffrini / AFP
Coffrini / AFP

Celui qui prétend être à l'origine du Maidan et de quelques printemps oranges semble avoir du mal à faire fleurir sa propre fondation en Inde. Mardi dernier, l'Enforcement Directorate (ED) indien a mené des perquisitions dans plusieurs locaux à Bengaluru, ciblant l'Open Society Foundation (OSF) de George Soros et des entités qui lui sont liées. Ces opérations, qui ont concerné au moins huit lieux différents, visaient non seulement l'OSF et son bras d'investissement Soros Economic Development Fund (SEDF), mais aussi d'autres organisations, y compris des ONG internationales de défense des droits de l'homme. 

George Soros, le financier devenu “philanthrope”, a transformé son flair pour les marchés en une machine à influencer le monde. Après avoir fait fortune en spéculant sur la livre sterling lors du fameux "mercredi noir" de 1992, il s'est réinventé en champion autoproclamé de la démocratie et des droits humains. 

Un “vieux riche, opiniâtre et dangereux” 

Sa fondation Open Society Foundations (OSF) est devenue son arme de choix pour façonner le monde selon sa vision. De la distribution de photocopieurs aux dissidents hongrois au financement de groupes pro-démocratie en zones de conflit, Soros a élevé l'ingérence politique au rang d'art, le tout sous couvert de philanthropie. Son implication avouée dans l'Euromaïdan ukrainien n'a fait que renforcer sa réputation d'agitateur international.  

Même États-Unis, où des Tesla flambent suite à des manifestations, l'OSF joue les mécènes du progressisme, finançant généreusement des causes allant des émeutes post-George Floyd à la légalisation du mariage gay. En Europe, Soros n'hésite pas à s'immiscer dans des débats nationaux, du Brexit aux études sur l'islamophobie en France. 

Malgré son image de bienfaiteur, Soros n'a pas perdu son sens des affaires. Un transfert stratégique de 18 milliards à sa fondation en 2017 a soulevé des questions sur l'optimisation fiscale. Et quand l'OSF a quitté l'Europe en 2023, c'était avec un plan de licenciement massif, prouvant que même en philanthropie, l'efficacité financière prime. 

Aujourd'hui, avec son fils Alexander aux commandes, la deuxième fondation philanthropique mondiale poursuit ses activités mais ne semble pas trouver écho en Inde. Les relations entre l'Open Society Foundations (OSF) de George Soros et New Delhi sont tendues depuis plusieurs années. Active dans le pays depuis 1999, l'OSF a fait l'objet de critiques sévères de la part du gouvernement indien, notamment en 2023 lorsque le ministre des Affaires étrangères S. Jaishankar a qualifié Soros de "vieux, riche et opiniâtre" et de "dangereux" suite à ses commentaires sur le Premier ministre Narendra Modi.  

En 2024, une enquête fiscale a révélé que cinq ONG, dont certaines soutenues par l'OSF, étaient impliquées dans des activités visant à entraver des projets de développement en Inde. Ces tensions s’inscrivaient déjà dans un contexte plus large de méfiance du gouvernement indien envers les financements étrangers d'ONG, avec des restrictions accrues et des révocations d'autorisations pour recevoir des fonds étrangers.  

L’OSF soupçonnée de contourner la loi indienne 

L’Inde revient à la charge. Le 18 mars dernier, l'Enforcement Directorate (ED), une agence indienne de maintien de l'ordre et de renseignement économique relevant du gouvernement de l'Inde, a mené des perquisitions dans plusieurs locaux à Bengaluru, ciblant l'OSF ainsi que des entités qui lui sont liées. Ces opérations ont concerné au moins huit lieux différents et visaient Soros Economic Development Fund (SEDF), ainsi que d'autres organisations, y compris des ONG internationales de défense des droits de l'homme.  

L'ED a justifié ces perquisitions dans le cadre d'une enquête sur de présumées violations de la loi sur la gestion des changes (FEMA). Les autorités indiennes soupçonnent l'OSF d'avoir obtenu des investissements directs étrangers (IDE) en violation des directives FEMA, et s'intéressent particulièrement à l'utilisation de ces fonds par certains bénéficiaires en Inde.  

L’OSF a été placée dès 2016 dans la catégorie de référence préalable (PRC) par le ministère de l'Intérieur, en raison d'activités qui suscitent une appréhension du gouvernement. Cette mesure oblige ainsi OSF d'obtenir l'autorisation préalable du ministère pour envoyer des fonds à des organisations enregistrées auprès de la FCRA (Loi relative à la réglementation des contributions étrangères (FCRA) en Inde. 

Un transfert d'environ 25 crores de roupies (Unité du système de numération indien qui équivaut à 10 millions, environ 3 millions d’euros, des entreprises de Soros vers plusieurs ONG indiennes entre 2020 et 2024 fait notamment l'objet d'une attention particulière. Des sociétés comme Rootbridge Services Pvt Ltd, Rootbridge Academy Pvt Ltd (RAPL) et ASAR Social Impact Advisors figurent parmi les bénéficiaires.  

“RAPL, constituée en 2019, a reçu 2,7 crores de roupies en tant que commissionnaire sans fournir aucun service. Cela suggère que RAPL a agi en tant qu'agent d’OSF afin de contourner les dispositions” de la loi indienne, rapporte la presse locale.   

Ces perquisitions marquent donc une nouvelle escalade dans la confrontation entre le gouvernement indien et les organisations liées à George Soros, illustrant la volonté de l'Inde de contrôler toute influence étrangère sur son territoire, notamment celle émanant d'organisations comme l'OSF.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.