Plus de 300 migrants évacués d'un campement dans le nord de Paris

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 04 avril 2019 - 10:30
Image
Des policiers tentent de repousser des migrants qui veulent monter à bord d'un bus lors d'une opération d'évacuation d'un campement Porte de la Chapelle dans le nord de Paris, le 4 avril 2019
Crédits
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Des policiers tentent de repousser des migrants qui veulent monter à bord d'un bus lors d'une opération d'évacuation d'un campement Porte de la Chapelle dans le nord de Paris, le 4
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Plus de 300 migrants installés sur un campement très insalubre du nord de Paris ont été évacués vers des structures d'hébergement jeudi matin, dans un climat parfois tendu, a constaté une journaliste de l'AFP.

Au total 321 hommes et 14 personnes vulnérables ont été pris en charge et orientés vers des centres où leur situation administrative sera examinée, a-t-on indiqué à la préfecture de région.

Mais au moins 200 autres n'ont pas pu monter dans les bus et l'opération s'est déroulée dans une atmosphère d'anxiété, sur ce campement où dès 7H00 les hommes attendaient autour de braseros.

Ce campement, installé sous les bretelles de l'autoroute A1, abrite depuis des mois Soudanais, Érythréens et Afghans, malgré des maraudes de mises à l'abri régulières. Il comptait 424 tentes au dernier décompte réalisé par France terre d'asile.

L'arrivée du premier bus a provoqué un mouvement de foule. "Reculez! Reculez! Repoussez-moi ça!!", crient les policiers, qui s'arc-boutent pour repousser les hommes, inquiets de ne pas avoir de place. Certains tombent à terre, mais le groupe continue à pousser.

Sharif, un Afghan arrivé il y a quelques jours d'Allemagne, s'énerve: "J'ai payé 10 euros pour avoir une tente et maintenant elle est détruite. La police nous tape, pourquoi? C'est vraiment un problème", explique-t-il dans un allemand parfait.

"Les gens vivent avec les rats, il y en a un millier ici. C'est horrible. Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité. Ce ne sont pas des conditions dignes d'un pays développé", raconte John, un Somalien.

Lorsque le dernier bus s'éloigne, les migants se dispersent, dépités. "J'étais devant, les policiers m'ont fait passer derrière. Cela fait une semaine que je vis ici comme un chien, je veux pouvoir demander l'asile,", dit Kamal, Afghan de 21 ans.

Abdullah contemple le spectacle d'un oeil désabusé. "Les gens qui poussent sont montés, ceux qui respectent les règles non. Cela fait quatre ans que je vis en France, j'ai un travail, des fiches de paie, où est-ce que je vais dormir ce soir?", demande le vitrier afghan, qui peine à se loger malgré son statut de réfugié.

Le calme revenu, les policiers écartent les migrants, le temps que le parvis soit nettoyé. Mais dès les voitures balais passées, des Afghans se ruent pour réinstaller leur tente sous les piliers de l'autoroute.

Mercredi, la maire de Paris Anne Hidalgo a dénoncé un "déni de réalité" de la part de l'Etat à propos de ces campements où elle compte installer sanisettes et points d'eau.

Entre 900 et 1.800 migrants ont été recensés mercredi sur l'ensemble des campements parisiens, et la ville comme les associations redoutent une dégradation avec la fin de la trêve hivernale. Plusieurs ONG comptent suspendre leurs interventions le 9 avril pour dénoncer l'action des pouvoirs publics.

Le préfet d'Ile-de-France Michel Cadot avait souligné la semaine dernière le "travail colossal" mené par l'Etat sur le sujet avec plus de 2.000 prises en charge depuis début 2019.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.