Plus de 45 tonnes de thon rouge saisies sur un chalutier portugais
Quelque 45,5 tonnes de thon rouge ainsi que 3,6 tonnes de requin-taupe ont été saisies à bord d'un chalutier en infraction battant pavillon portugais, dérouté sur le port de Lorient, a-t-on appris mercredi auprès de la préfecture du Morbihan.
"Une première estimation avait fait état de 18 tonnes, puis un premier comptage de 30 tonnes, mais la pesée ne s'est vraiment achevée qu'aujourd'hui et nous avons dénombré au total 45,5 tonnes de thon rouge ainsi que 3,6 tonnes de requin-taupe dont la pêche est strictement interdite", a déclaré à l'AFP Kristell Sret-Jolive, de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) du Morbihan.
"Le patron-pêcheur du palangrier immatriculé à Sagres avait enregistré 17 tonnes de thon obèse dans son journal de pêche, alors qu'il s'agissait bien de thon rouge et qu'il ne disposait pas d'autorisation spécifique pour cette pêche", a-t-elle ajouté.
Plus de 240 kilos d'espadon sous la taille minimale de capture ont également été dénombrés.
Le "Vila Do Infante", long de 25 mètres, dont le port d'attache est Sagres, a été contrôlé il y a une semaine à 100 milles nautiques (près de 200 km) au large de Lorient, dans la zone économique exclusive (ZEE) française.
"Devant la gravité de ces infractions, le navire a été dérouté vers le port de Lorient (...). Le navire et les thons pêchés en infraction ont été saisis", avait indiqué lundi la DDTM dans un communiqué, ajoutant que ces infractions peuvent faire l'objet d'une condamnation pénale assortie d'une amende de 22.500 euros.
La DDTM a saisi le juge des libertés et de la détention pour obtenir un détournement du navire et une saisie de la pêche. Interrogé, le parquet de Lorient a annoncé qu'il sera à son tour saisi dans la journée.
Depuis qu'il a failli disparaître, le thon rouge fait l'objet d'une protection renforcée au niveau international, mais la demande mondiale ne faiblit pas.
Dans un communiqué, le comité régional des pêches maritimes de Bretagne (CRPMEM) a annoncé son intention de se constituer partie civile dans l'action au pénal qui sera intentée contre l'armement propriétaire du navire.
"Cette façon d'exercer est totalement contraire aux règles de pêche durable et responsable voulues et mises en pratique par les pêcheurs professionnels bretons", indique le comité régional des pêches.
"Nous estimons que cette pratique porte préjudice à l'ensemble de la filière, c'est insupportable en termes d'image. Les pêcheurs professionnels font de nombreux efforts depuis des années en faveur d'une pêche durable", a également dénoncé Jean Piel, du comité des pêches du Morbihan.
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