Affaire Théo : la qualification de "viol" écartée par l'IGPN, les réactions des politiques
L'affaire Théo, jeune homme de 22 ans agressé le jeudi 2 par quatre policiers à Aulnay-Sous-Bois, a suscité de nombreuses réactions politiques, parfois divergentes. La victime a été blessée dans la région anale par la matraque d'un des policiers, mis en examen pour viol. Ce jeudi 9, la thèse du viol a été écartée par l'IGPN, la police des polices, qui parle "d'accident très grave mais accidentel". Cette décision a suscité de nouvelles réactions dans tous les camps politiques.
Un peu à contre-courant des autres partis politiques, Marine Le Pen, a dans un premier temps tenu à défendre la fonction de policier: "Mon principe de base, c’est d’abord: je soutiens les forces de police et de gendarmerie, sauf démonstration par la justice qu’ils ont commis un délit ou un crime", a-t-elle déclaré. La présidente du Front national a rappelé "les conditions absolument épouvantables", notamment des policiers "qui travaillent en banlieue". En revanche, elle a fermement condamné les émeutes à Aulnay-sous-Bois, qui ont éclatées après l'affaire. Mardi 7, la candidate à la présidentielle s'est déplacée dans l'Essonne pour rencontrer et écouter les policiers.
Suite à la décision de l'IGPN d'écarter la thèse du viol, Marion Maréchal-Le Pen, présidente du FN dans la région PACA, a félicité Marine Le Pen de ne pas avoir "accusé la police sans savoir, contrairement aux autres".
#Théo: thèse de l'accident privilégiée par IGPN. Contrairement aux autres, @MLP_officiel avait refusé d'accuser la police sans savoir ! 1/2 pic.twitter.com/8bvi093L7S
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 9 février 2017
Du côté du PS, Benoît Hamon a demandé à l'Etat d'être "implacable" envers les policiers impliqués. Il a déclaré: "Les relations sont certes difficiles entre la police et la population, mais pour un jeune qui n'avait rien fait, se retrouver interpellé, être victime de violences et d'un viol, c'est inacceptable." Il a toutefois appelé à "ne pas confondre le geste de quelques-uns avec le travail quotidien de milliers de policiers sur le terrain".
Empêtré dans ses propres affaires judiciaires, ce n'est que mercredi 8 au soir que François Fillon s'est exprimé. Dans Le Monde, le candidat de la droite à la présidentielle a affirmé que "les fautes" commises par les policiers "devaient être sanctionnées". Il a tenu à faire la part des choses: "Ça doit nous conduire (...) à montrer notre solidarité avec la police, et en même temps à être absolument intransigeants sur son comportement".
Emmanuel Macron a, lui, appelé à l' exemplarité de la police. Le candidat de En Marche! a expliqué vouloir créer "une police de la sécurité quotidienne, mieux ancrée dans les territoires dont elle a la charge". Il a développé son idée, mercredi 8, dans une tribune publiée sur Facebook.
Jean-Luc Mélenchon a, pour sa part, eu des propos plus radicaux. Il a parlé d'un "acte de torture" concernant Théo. Le candidat de La France Insoumise a condamné ces pratiques policières et proposé "d'expulser de la police les tortureurs". Plus de détails sont accessibles dans une vidéo qu'il a publié mardi soir.
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