Alain Juppé : "il faut voter" la prolongation de l'état d'urgence
Le prolongement de l'état d'urgence de trois mois présenté ce jeudi à l'Assemblée
"Il faut voter ce texte, il est important".
"Il renforce le contenu des moyens mis à la disposition du gouvernement, en particulier l'extension et le durcissement des assignations à résidence. C'est nécessaire".
"Evitons de nous livrer à des exploitations politiciennes d'une situation qui est dramatique. Des deux côtés. Il faut éviter les vociférations vues il y a 48 heures (en référence aux incidents lors des questions au gouvernement de mardi 17, NDLR), aussi bien de la part de certains députés que de certains ministres. Tous les Français ont été choqués. Je pense qu'ils (les députés, NDLR) sont assez grands pour s'apercevoir du désastre dans l'opinion".
"Le gouvernement d'union nationale n'a pas de sens, nous sommes dans l'opposition. Le moment venu en 2017 je ferai des propositions en matière de politique économique, fiscale, pénale, d'éducation, de la santé, qui seront profondément différentes de ce qui se fait aujourd'hui. Mais aujourd'hui la priorité c'est la vie des Français, leur sécurité".
"Mais il ne faut pas mettre des bâtons dans les roues de ceux qui sont aux commandes, même si nous avons un pouvoir de proposition".
Faut-il réformer la Constitution?
"Nous avons tous dit que nous sommes en guerre, l'Etat islamique nous a déclaré la guerre. Il faut se donner les moyens de mener cette guerre".
"De mon point de vue, nous en avons les moyens juridiques".
"Ce qui compte, ce sont d'abord les moyens humains. Les 8.500 recrutements annoncés par le président vont prendre du temps".
"Les policiers et les gendarmes passent les deux-tiers de leur temps à faire des papiers. Je propose d'alléger les procédures, recruter peut-être des personnels civils pour faire ce travail et remettre les gendarmes et policiers sur le terrain".
"La priorité c'est de mettre hors d'état de nuire tous ceux qui peuvent nuire partout sur le territoire".
Faut-il collaborer avec les renseignements syriens?
"Bien sûr. (...) Il faut une coopération avec tous les services qui sont prêts à nous aider".
"A l'intérieur même des renseignements français (...) il faut faire fonctionner plus en phase les différents services. Beaucoup sont centraux, or les signaux faibles viennent du terrain. Il faut que la gendarmerie et les élus locaux puissent être associés".
Faut-il craindre d'autres attentats?
"La menace est extrêmement élevée et le risque zéro n'existe pas".
"Il ne faut pas faire d'amalgame mais aussi s'engager dans une vraie stratégie de déradicalisation, ne pas tolérer une propagande qui met en danger les valeurs de notre République. Je pense en particulier au salafisme. Il faut un contrôle sur les imams".
"Il existe des diplômes universitaires d'instruction civique. Je propose de le rendre obligatoire pour ceux qui prêchent dans nos mosquées".
"Je demande qu'ils prêchent en français".
La réduction des effectifs des forces de l'ordre entre 2007 et 2012
"C'est une erreur que j'assume, j'étais au gouvernement. Il faut être modeste".
"Nous n'avons pas eu tout juste, et nos successeurs n'ont pas tout faux. La baisse de ces effectifs a continué après 2012".
La solution en Syrie passe-t-elle par Bachar al-Assad?
"Bachar al-Assad est responsable de la radicalisation de Daech et des 250.000 morts en Syrie".
Le PS a prévu de reprendre la campagne des régionales lundi 23 novembre. LR quand?
"J'avais un meeting ce soir (jeudi 19) à La Rochelle, je vais l'annuler car nous sommes encore dans une période de deuil qu'il faut respecter".
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