Claude Bartolone dénonce "un climat de campagne électorale à l’Assemblée"
Le rappel à l'ordre est ferme. Au lendemain de questions au gouvernement marquées par les invectives d'une partie des députés de l'opposition, mardi 17, le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a dénoncé "un climat de campagne électorale à l’Assemblée plutôt qu’une volonté de garder cette unité nationale qui est indispensable".
Mardi, la tension était au plus haut dans l'Hémicycle. "Ça faisait des mois que l'opposition n'avait pas autant hué dans une séance de QAG (questions au gouvernement, NDLR)", a par exemple décrit sur Twitter Hélène Bekmezian, journaliste parlementaire au Monde. Manuel Valls, Christiane Taubira ou encore Marisol Touraine ont ainsi été copieusement hués par les députés de la droite, la garde des Sceaux avant même d'avoir pris la parole. Entre deux invectives à destination du Premier ministre notamment, les députés LR n'ont enfin pas pris part à la standing ovation de l'Assemblée lorsque Manuel Valls a rendu hommage aux services de secours notamment.
"La violence verbale" du chef du gouvernement "vis-à-vis de l'opposition n'a d'égal que son inaction après les attentats de janvier 2015", a réagi après la séance le député et porte-parole LR, Sébastien Huygue. "Vendredi soir j'ai pleuré de colère, hier, au congrès, j'ai cru à la dignité collective, aujourd'hui j'ai honte", a répondu le député PS Christophe Castaner. Une colère partagée par le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau qui a estimé sur BFMTV que ces comportements n'étaient "pas à la hauteur", alors que la France était au troisième jour du deuil national décrété après les attentats de vendredi 13.
Ce mercredi matin Claude Bartolone a donc voulu rappeler à l'ordre ses collègues. "J’étais très surpris du climat qui régnait hier", a-t-il déclaré sur Europe-1, estimant que "l’Assemblée, le Parlement est capable de se rassembler" et que "le Congrès de Versailles a été un moment exceptionnel".
"Il y avait peut-être plus un climat de campagne électorale à l’Assemblée plutôt qu’une volonté de garder cette unité nationale qui est indispensable. Aujourd’hui, compte tenu des l’intervention des services de police, de sécurité, Il y a besoin de rassemblement. Pour montrer aux Français que nous sommes tous unis pour assurer leur sécurité et protéger notre modèle de vivre ensemble", a rappelé le président de l'Assemblée nationale. Puis de conclure: "je pense que tout le monde va se ressaisir".
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