Nicolas Sarkozy estime que l'exécutif a perdu "trop de temps" depuis "Charlie Hebdo"
Il n'aura pas fallu longtemps pour que la politique reprennent ses droits. Cinq jours après les attentats terroristes à Paris. Nicolas Sarkozy s'est exprimé dans une longue interview accordée au Monde et publiée ce mercredi, attaquant sévèrement François Hollande et le gouvernement. Critique envers l'exécutif, il y déplore "trop de temps perdu" depuis Charlie Hebdo et une insuffisante prise en compte de l'intervention en Syrie au plan de la "sécurité intérieure", estimant qu'il aurait aussitôt "fallu renforcer notre dispositif antiterroriste".
"A quel niveau de victimes faut-il fixer la barre pour employer le mot (faille)? Est-ce que toutes les conséquences ont été tirées après les attentats du mois de janvier? La réponse est non. Trop de temps a été perdu", explique notamment le président du parti Les Républicains (LR).
Balayant les critiques sur "l'unité nationale" au motif du risque d'attentat très élevé, l'ancien président estime qu'il "faudra sans doute passer par la création d'une commission d'enquête parlementaire" afin de"tirer les enseignements de ce qui s'est produit". Néanmoins, Nicolas Sarkozy se veut satisfait du "revirement inattendu, inédit et spectaculaire" qu'a pris François Hollande sur la politique de sécurité du pays, lundi 16 devant le Congrès à Versailles.
De ce fait, il appelle donc les parlementaires de son parti à voter la proposition de loi sur la prolongation de l'état d'urgence, qui a été examinée ce mercredi en conseil des ministres. Quant à la révision de la Constitution, proposé par le chef de l'Etat, pour instaurer un "état de crise" adapté à la "guerre contre le terrorisme", Nicolas Sarkozy affirme y être favorable en précisant malgré tout: "tout dépendra de ce qu'il y aura dedans. Nous regarderons son contenu avec pragmatisme. Si cela permet de renforcer la sécurité immédiate des Français, nous la soutiendrons". Lors du Congrès, le président du groupe LR à l'Assemblée nationale Christian Jacob avait jugé qu'une telle modification n'était pas nécessaire.
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