Anti-Macron dans la rue pour un rassemblement inédit, "petit coefficient de marée" selon Philippe

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Par Nadège PULJAK - Paris (AFP)
Publié le 26 mai 2018 - 06:00
Mis à jour le 27 mai 2018 - 05:42
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Manifestants de La France insoumise (LFI), place de la Bastille à Paris le 5 mai 2018
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© GERARD JULIEN / AFP/Archives
Des "marées populaires" avec des dizaines de milliers de personnes sont attendues samedi à Paris et en province, à l'appel d'une soixantaine de syndicats, partis politiques et associations...
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Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi dans toute la France à l'appel inédit d'une soixantaine d'organisations pour une "marée populaire" contre la politique d'Emmanuel Macron, Edouard Philippe raillant "un petit coefficient de marée".

Avec 190 rassemblements, ce qui se voulait une "super fête à Macron", selon la formule de Jean-Luc Mélenchon, a rassemblé 93.315 manifestants à travers le pays, selon le ministère de l'Intérieur, les organisateurs annonçant entre 250.000 (CGT) et 280.000 personnes (Attac).

"C’était un petit coefficient de marée, comme on dit chez moi", a commenté le Premier ministre et ancien maire du Havre dans le JDD, épinglant le "jeu dangereux" de certains qui "attisent la tension sociale en essayant de rejouer dans la rue ce qu’ils ont perdu dans les urnes", allusion notamment à la France Insoumise.

A Paris, 31.700 personnes ont défilé, selon le cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont l'AFP, les organisateurs en comptant 80.000 et la préfecture de police 21.000.

Chiffre supérieur à celui de la manifestation du 22 mai à l'appel de neuf syndicats de fonctionnaires (16.400 selon Occurrence) mais inférieur à la "fête à Macron" à l'appel du député Insoumis François Ruffin (38.900).

Vantant un rassemblement "historique", le collectif de partis (LFI, PCF, EELV, Générations et NPA...), associations (Attac, Amis de la terre, Mouvement de la paix...), syndicats (CGT, Solidaires, Sud PTT ou Unef) a salué "une très large participation citoyenne" et promis de "continuer, plus déterminés que jamais".

Concédant "un peu moins" de manifestants que pour "la fête à Macron" à Paris, Benoît Hamon a estimé samedi soir sur BFMTV qu'il faudrait "sans doute qu'on cherche à diversifier les formes d'action". Les organisateurs doivent se retrouver lundi pour faire le point.

"La marée monte progressivement" et "c'était une étape importante", a défendu Alexis Corbière (LFI).

Pour le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, la mobilisation parisienne "finalement assez mince" montre "peut-être" que des manifestants potentiels renoncent par crainte de "violences", ou "ils commencent à voir les premiers effets de la politique menée par ce gouvernement".

Dans la capitale, la police a annoncé 39 interpellations, dont 26 gardes à vue. Des incidents ont brièvement éclaté entre des individus cagoulés et la police près de Bastille, a constaté un journaliste de l'AFP.

A Paris, des hospitaliers, retraités, chercheurs, salariés d'Air France ou d'Aéroports de Paris, cheminots ont défilé de la gare de l'Est à Bastille. "Macron, méprisant de la République", brocardait une pancarte du PCF représentant Emmanuel Macron en monarque. "Mai 1968, Mai 2018: 50 fois plus de raisons de se révolter", affichaient des autocollants de Lutte ouvrière.

"Jupiter, on va te faire redescendre sur terre", "Macron usurpateur des voix du peuple de gauche", ou "SNCF mon amour", pouvait-on lire à Nantes.

La CGT s'est mobilisée pour "une autre politique sociale car la politique pour les riches, ça suffit", selon Philippe Martinez, son secrétaire général. FO, la CFDT, l'Unsa avaient refusé de participer, comme le PS.

- "Tête dure" -

Face au gouvernement, "formez ce front populaire dont le peuple a besoin", a exhorté Jean-Luc Mélenchon à Marseille. "Il faut que la tête dure de Monsieur Emmanuel Macron entende ce message du peuple populaire, comme on dit".

Dans une ambiance bon enfant, entre 5.000 et 8.000 personnes, selon la police ou les organisateurs, ont défilé à Toulouse autour d'une pieuvre géante à l'effigie d'Emmanuel Macron, brandissant une étiquette de "fainéant", "cynique", "cheminot, "précaire", "soignant" ou "retraité".

A Nantes, des incidents ont éclaté lorsqu'une centaine de militants anticapitalistes vêtus de noir, est passé devant la préfecture, a constaté une journaliste de l'AFP. De nombreux manifestants arboraient un gant rouge, en soutien à l'étudiant qui a eu la main arrachée mardi à Notre-Dame-des-Landes en ramassant une grenade.

Par avance, depuis la Russie, Emmanuel Macron avait averti vendredi que la marée humaine, "ça ne nous arrête pas". "J'écoute les gens en permanence" mais "ça ne veut pas dire être la girouette de l'opinion publique", avait ajouté le président.

Et le patron de LREM Christophe Castaner a fustigé samedi sur Twitter certaines attaques symboliques contre Emmanuel Macron: "Pendaison de l’effigie du président de la République. Sa marionnette brûlée. Le président représenté en nazi avec brassard israélien. Jusqu’où iront l’indécence, la haine et la bêtise la plus crasse ? #MareePopulaire #manifestation"

bur-pol-dec-bow/ic

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