Après l'annonce de François Hollande, tous les regards sont braqués sur Manuel Valls

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 02 décembre 2016 - 09:01
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Les observateurs politiques estiment que la candidature de Manuel Valls ne fait maintenant plus aucun doute.
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Le retrait de François Hollande pour 2017 semble ouvrir le champ pour Manuel Valls, qui n'a d'ailleurs pas été cité dans le discours du président. Les observateurs attendent maintenant une déclaration de candidature du Premier ministre.

Après le coup de tonnerre du renoncement de François Hollande à briguer un second mandat, les regards sont braqués vendredi 2 sur Manuel Valls, qui va vite devoir officialiser sa candidature à la primaire d'une gauche en miettes.

Le Premier ministre est en déplacement presque toute la journée à Nancy, alors que le président de la République s'envole pour les Emirats arabes unis pour une conférence internationale.

"Sans moi", "La Fin", "Au revoir, président", "Hollande capitule" titrait la presse au lendemain de ce scénario inédit sous la Ve République: un chef de l'Etat renonçant à se représenter. Avec cette phrase prononcée d'une voix blanche: "Aussi, j'ai décidé de ne pas être candidat à l'élection présidentielle".

Deux questions se posent désormais pour Manuel Valls, héritier putatif: quand se déclarer avant la date-butoir pour les inscriptions à la primaire de la gauche, le 15 décembre? Et doit-il aussitôt quitter Matignon?

Il est peu probable qu'un comité interministériel sur le handicap en Lorraine fournisse le théâtre adéquat, de surcroît si peu de temps après la "mort" politique de François Hollande, à laquelle le Premier ministre n'est pas étranger.

Samedi, le Premier ministre doit -en principe- s'exprimer devant la "Belle alliance populaire" en meeting à Paris à l'appel du PS. Mais une déclaration personnelle à cette occasion risque de voir la direction du PS s'attirer les foudres des candidats déclarés à la primaire, comme Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon.

A l'Elysée, le président a fait sa déclaration de renonciation sans dire qu'il soutenait son Premier ministre, ni même le citer. Mais les deux hommes se sont parlé à deux reprises, avant et après l'annonce, selon l'entourage de M. Valls.

Avec la voie désormais libre pour une candidature, le Premier ministre devrait poursuivre son entreprise de rassemblement, entamée depuis plusieurs semaines. Souvent clivant dans son camp, M. Valls s'est efforcé d'arrondir les angles pour peaufiner son profil de présidentiable.

Mais il hérite d'une position guère plus enviable, à en croire les sondages réalisés avant l'abandon de M. Hollande: il est crédité de 9% à 11% seulement d'intentions de vote, selon de récents sondages. Lui aussi derrière son ex-ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, et le candidat de la gauche de la gauche, Jean-Luc Mélenchon.

Impopulaire à des niveaux records, François Hollande s'est attiré des hommages jusqu'à droite en renonçant. "Dignité", "respect" et "courage" revenaient dans nombre de commentaires, y compris de ceux qui ont trahi ou affaibli le président.

"Décision sage, réaliste et hautement respectable", selon Arnaud Montebourg. "Courageuse" et "digne" pour Emmanuel Macron. "Choix d'un homme d'Etat" pour Manuel Valls.

"Un moment de dignité comme la politique en était devenue avare. L'exigence pour les gauches est colossale", a pour sa part jugé Christiane Taubira, partie du navire gouvernemental dans le sillage du controversé projet de déchéance de nationalité. "Seul regret" du chef de l'Etat. "J'ai pensé qu'elle pouvait nous unir alors qu'elle nous a divisés", a dit le chef de l'Etat, lors de son allocution télévisée.

Huit Français sur dix (82%) approuvent la décision de François Hollande, selon un sondage Harris Interactive publié vendredi. 4% en revanche, la "désapprouvent" et 14% répondent "ni l'autre ni l'autre."

Certains à gauche poussent l'ancienne ministre de la Justice, dont la ligne diffère nettement de celle de M. Valls, à se lancer dans la course.

Pour François Fillon, candidat de la droite pour 2017 et nouveau favori des sondages après son triomphe à la primaire de la droite, François Hollande a "admis avec lucidité son échec".

Côté Front national, le bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, a déjà ciblé MM. Fillon et Valls, "doublures" de leurs présidents Sarkozy et Hollande: "deux présidents de la République hors course en deux semaines. A quoi cela servirait-il de faire courir leurs doublures, leurs seconds ?", a-t-il lancé sur Twitter.

 

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