Attentats en France : Cazeneuve veut "comprendre les processus"
"Rien ne peut légitimer" la "monstruosité" des attentats commis par des djihadistes sur le sol français en 2015 mais il faut aussi se "mobiliser pour comprendre les processus" ayant "conduit à cela", a estimé mercredi 27 le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "Il n'y a aucune bonne raison de commettre ces crimes abjects et il faut commencer par les condamner", a déclaré M. Cazeneuve devant un auditoire d'experts français et internationaux participant durant deux jours à Paris à un colloque sur la prévention de la radicalisation.
"Rien ne peut légitimer une telle monstruosité, une telle barbarie", a-t-il insisté, mais "une fois que l'on a dit cela, nous devons tous nous mobiliser pour comprendre les processus qui, s'enchaînant les uns aux autres, ont conduit à cela".
Le Premier ministre Manuel Valls avait provoqué une vive polémique en déclarant qu'"expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser". Il avait ensuite, en mars dernier, reconnu la nécessité de "comprendre, analyser, décortiquer les mécanismes qui font que des individus basculent dans cette forme d'hyperviolence".
"Nous sommes l'un des pays de l'Union européenne, pour ne pas dire le pays (...) le plus concerné par le processus de radicalisation et d'engagement de (nos) ressortissants dans des opérations à caractère terroriste en Irak et en Syrie", a observé le ministre de l'Intérieur mercredi. Près de 2.000 Français sont ainsi "concernés par les activités de Daech, d'Al-Qaïda en Irak, en Syrie, dans les pays de la bande sahélienne", a-t-il rappelé. Parmi eux, "un peu plus de 600" combattent aux côtés du groupe Etat islamique (EI, Daech en arabe) notamment en Irak et en Syrie, "350 ont combattu et sont revenus" en France, "300 sont entre la France et la Syrie quelque part sur le chemin de ces activités terroristes", a-t-il détaillé.
Le solde, correspond à ceux, "velléitaires, qui consultent des sites internet, qui émettent des messages sur les réseaux sociaux, qui témoignent de leur volonté de s'engager à un moment ou à un autre dans des opérations à caractère terroriste". Par ailleurs, la plate-forme de signalement créée en avril 2014, a reçu à ce jour "5.000 signalements", selon le ministre de l'Intérieur.
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