Aulnay-sous-Bois : la mairie interdit la campagne d'affichage sur le sida montrant des homosexuels

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 22 novembre 2016 - 15:15
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Un poing levé aux couleurs LGBT.
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©Frederic J. Brown/AFP
Les opposants à la majorité municipale critique une décision homophobe.
©Frederic J. Brown/AFP
Une campagne de prévention contre le sida, et qui mettait en scène sur des affiches des couples d'homosexuels s'échangeant des gestes d'affection, a déclenché quelques polémiques. Mais à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, elle a été purement et simplement interdite.

La municipalité d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a pris un arrêté interdisant la diffusion d'une campagne de prévention contre le sida montrant des couples homosexuels, jugeant les affiches contraires aux "bonnes moeurs".

Cette campagne de prévention, lancée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, met en avant des couples d'hommes ou de femmes avec des messages tels que "Aimer, s'éclater, s'oublier. Les situations varient. Les modes de protection aussi".

A Angers, également dirigé par un maire Les Républicains (LR), les affiches de la même campagne ont aussi été retirées.

Une source proche de JC Decaux a expliqué à l'AFP qu'une dizaine de villes sur les 130 où la campagne est diffusée avaient écrit à la société d'affichage pour demander de retirer les affiches. Contractuellement l'entreprise est obligée de le faire à partir du moment où elle reçoit une demande écrite d'une municipalité, a-t-on précisé.

Dans un arrêté signé lundi et dont l'AFP a eu copie, le maire LR d'Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza considère que ces affiches sont "contraires aux bonnes moeurs et à la moralité" et "portent atteinte à la dignité au risque de heurter la sensibilité de l'enfance et de la jeunesse".

L'arrêté précise que ces affiches, diffusées notamment sur les abribus, "devront être retirées ou masquées".

M. Beschizza, qui soutient François Fillon au second tour de la primaire de droite face à Alain Juppé, a affirmé auprès de l'AFP avoir été alerté au cours du week-end par des parents inquiets.

"On est sur une campagne qui n'est pas tous publics", a-t-il estimé, critiquant l'association des messages et des images et assurant qu'il aurait pris le même arrêté si les affiches avaient mis en avant des couples hétérosexuels.

Dans un tweet, Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, a condamné l'initiative: "Cette droite pense que l'homosexualité est une maladie dont il faut protéger les enfants. . L'homophobie tue!"

A Angers, les affiches de la même campagne, qui étaient placardées dans 70 emplacements de la ville depuis le 16 novembre, ont aussi été retirées lundi, à la demande de la mairie, a indiqué à l'AFP JC Decaux.

Le maire LR de la ville, Christophe Béchu, soutien d'Alain Juppé à la primaire de droite, a confirmé à l'AFP avoir demandé de retirer les affiches mais "uniquement aux abords des écoles (primaires) et sur le parcours des bus scolaires".

Cette décision a été prise "à l'unanimité par le bureau municipal (le maire et ses adjoints, NDLR) lundi matin", à la suite de plusieurs dizaines de plaintes d'habitants., a-t-il dit.

"Cette décision a été prise pour protéger les enfants les plus jeunes des visuels et des messages", a-t-il expliqué. "Le contenu et la forme de la campagne peuvent être ressentis comme provocants", a encore déclaré M. Béchu, avertissant qu'il allait écrire à la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine pour lui faire part de sa "surprise" et de son "indignation".

"Ce qui est visé dans la décision de M. Béchu, c'est le couple homosexuel", a estimé Bernard Moreau, président de Quazar, le Centre lesbien, gay, bi et trans d'Angers. "Cette campagne est beaucoup moins suggestive que certaines campagnes publicitaires", a-t-il jugé.

Il y a vu "l'influence de la Manif pour tous et de Sens commun", émanation du mouvement anti-mariage gay au sein de LR, deux adjoints de M. Béchu étant membres de Sens commun. "On entre dans une campagne électorale et certaines pressions se font sentir", a encore estimé M. Moreau.

 

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