Campagne 2012 de Sarkozy : Bygmalion n'a pas surfacturé ses prestations, selon les experts
Les tarifs de Bygmalion et de ses sous-traitants durant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 ne font pas apparaître d'anomalies importantes, selon une expertise qui contredit la thèse des surfacturations défendue dans le camp de l'ancien chef de l'Etat, a appris l'AFP ce jeudi 21 de sources proches du dossier. Cette expertise datée de lundi 18 a été notifiée dans l'enquête sur un vaste système de fausses factures ayant permis d'imputer à l'UMP quelque 18,5 millions d'euros de dépenses de meetings qui auraient dû figurer au compte de campagne du candidat. Des responsables de la société événementielle Bygmalion ont reconnu avoir participé à cette fraude, mais à la demande de l'UMP, pour que le plafond des dépenses autorisées ne soit pas explosé. Ils assurent que leurs prestations étaient réelles et au prix du marché.
Les conclusions de l'expertise n'accréditent pas la thèse selon laquelle Bygmalion aurait lourdement chargé l'addition pour s'enrichir sur le dos de la campagne de Nicolas Sarkozy. Une thèse soulevée dans leurs auditions par l'ancien directeur de la campagne, Guillaume Lambert, et par le candidat lui-même. "Où est passé cet argent? (...) J'affirme que ces 22 millions d'euros (facturés au total par la filiale événementielle de Bygmalion, Event and Cie, NDLR), ne se trouvent pas dans la campagne", avait déclaré Nicolas Sarkozy, mi-février, chez le juge qui l'a mis en examen pour financement illégal de sa campagne électorale.
L'expert devait comparer la marge réalisée par Event and Cie et les prix facturés par ses sous-traitants avec des sociétés du même secteur. D'après lui, Event and Cie a réalisé en 2012 un "taux de marge sur coûts externes de 25,5%", contre une moyenne de 26% chez huit autres agences. Les trois sous-traitants passés à la loupe ont-ils pratiqué des prix prohibitifs? Sur ce point, l'expert note qu'"un contrôle sur pièce ne permet pas, ou (...) qu'imparfaitement, de s'assurer de la réalité des prestations fournies".
Pour la première société, Leni, il constate "des écarts de prix défavorables à Event and Cie par rapport" à d'autres clients, à hauteur de 183.000 euros pour des vidéoprojecteurs et de 59.000 euros pour "les autres matériels", des sommes relatives par rapport aux 3,1 millions d'euros facturés par ce sous-traitant durant la campagne. Pour deux autres sociétés, Match Event et Cote Jardin, l'expert estime qu'Event and Cie aurait pu obtenir de meilleures conditions de remise, à hauteur de 299.000 euros sur environ 3,4 millions d'euros facturés dans le premier cas, et entre 45.000 et 89.000 euros sur 1,2 million d'euros facturés dans le second cas.
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