Candidature de Macron : Valls tacle l'inexpérience et l'individualisme de son ancien ministre
Il faut "une expérience qui a été éprouvée par le temps" pour gouverner et "refuser les aventures individuelles", a déclaré ce mercredi 16 Manuel Valls peu après l'annonce de candidature de son ancien ministre Emmanuel Macron à la présidentielle.
Dans un discours à l'université de Cergy-Pontoise en banlieue parisienne, le Premier ministre a plaidé pour une "Nation éducative", plaçant l'éducation au cœur du "projet pour la France" dans un nouveau gage à la gauche après d'autres récentes inflexions de son discours.
"Pour porter cette responsabilité, il faut – j'ose le dire devant vous – une éducation à la conduite du pouvoir, à la responsabilité, un sens de l'Etat. Il faut de l'expérience, une expérience qui a été éprouvée par le temps", a-t-il lancé. "Il faut de la force et non pas de la légèreté".
Selon le chef du gouvernement, qui n'a pas nommé Emmanuel Macron qui venait de d'annoncer sa candidature dans une autre ville de banlieue parisienne, à Bobigny, "l'exercice du pouvoir" implique d'"avoir le sens de l'intérêt général, le sens du collectif", de "refuser les aventures individuelles".
Avant son discours, interrogé par des journalistes sur la candidature Macron, il avait seulement lancé: "Rien ne m'affecte". "Je veux donner aux Français un cadre bienveillant et une dynamique d'espoir", "c'est cela pour moi une Nation éducative, c'est cela pour moi un projet pour la France", a ensuite ajouté Manuel Valls dans son discours.
Détaillant ce concept, il a rappelé les réformes menées depuis le début du quinquennat et estimé "qu'il n'y a pas de projet politique viable qui ne soit pas basé sur l'Education". "Il faut désormais aller plus loin", "dans les années à venir", a-t-il estimé.
"Le prochain quinquennat devra être celui de vraies augmentations de salaires, pour tous les enseignants", et de la généralisation des expérimentations en matière de "mixité sociale" dans les collèges, a-t-il plaidé. Le Premier ministre a aussi expliqué qu'il faudrait à l'avenir "investir tous les ans, pendant plusieurs années, au moins un milliard d'euros dans notre université".
Manuel Valls multiplie dernièrement les allusions pour confirmer qu'il se tient prêt pour la présidentielle au cas où François Hollande renoncerait à briguer un nouveau mandat. Clivant dans son parti, voire repoussoir pour la gauche de la gauche, il a aussi commencé à arrondir les angles sur de nombreux thèmes comme l'immigration, la laïcité, la réindustrialisation, l'islam ou les fonctionnaires.
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