Cazeneuve : "l'état d'urgence ne peut pas être un état permanent"
L'Assemblée nationale a adopté massivement, tôt ce mercredi 20 au matin, le projet de loi prolongeant l'état d'urgence post-attentats, finalement pour six mois. "L'état d'urgence est un outil, parmi d'autres. Aujourd'hui, 80% des assignations à résidence et plus de la moitié des perquisitions effectuées concernent des individus fichés pour radicalisation. Si une seule de ces perquisitions nous permet de déjouer un attentat, nous nous devons de la mettre en œuvre", a déclaré M. Cazeneuve.
"Toutes les mesures prises ne garantiront jamais le risque zéro. Dire cela, c'est dire la vérité aux Français sur la réalité de la menace", a affirmé le ministre, assurant qu'il "était extrêmement difficile de détecter la préparation" d'un attentat comme celui de Nice.
Selon lui, le groupe État islamique (EI) n'a "pas revendiqué l'organisation de cet acte terroriste mais y a apposé a posteriori son logo". Le ministre est revenu sur les attaques de la droite, visant notamment le dispositif de sécurité de Nice. "L'outrance de certains propos risque de créer un climat aux conséquences lourdes pour le pays. C'est pourquoi l'instrumentalisation du terrorisme à des fins politiciennes est abjecte", a-t-il affirmé.
"Les responsables politiques doivent s'ériger au-delà de leurs propres intérêts et se garder de toute tentation populiste (...). Je sais que des échéances politiques se profilent. Mais ces polémiques abaissent la parole publique et risquent d'affaiblir le pays", a-t-il estimé.
Pour M. Cazeneuve, la présidente du FN Marine Le Pen "poursuit un objectif constant: susciter et entretenir la division dans le pays en ciblant tous les musulmans de France, sous couvert de dénoncer les islamistes". "En attisant les antagonismes par les discours, le FN prête la main à l'objectif des terroristes: créer des fractures insurmontables".
Pour M. Cazeneuve, "l'unité nationale n'est pas un confort politique pour ceux qui gouvernent mais une exigence commune, une absolue nécessité. Elle est la condition de la résilience". A-t-il songé à démissionner? "Non, parce qu'on ne déserte pas le combat contre le terrorisme et pour la République, on le mène jusqu'au bout. On n'abandonne pas ses troupes".
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