Christiane Taubira : "nous avons les moyens de nous protéger" contre le terrorisme
L'enquête sur les attentats de Paris
"L'enquête progresse très vite, parce que les magistrats et les greffiers du pôle antiterroriste sont aguerris. L'expérience des juges d'instruction permet d'anticiper. Par ailleurs nous avons une coopération internationale de grande importance (...). Il y a un partage d'informations qui permet d'aller vite".
"François Molins (le procureur de Paris, NDLR) a donné hier les éléments. Évidemment nous en savons un peu plus que ce qu'il dit mais pour la sécurité de la procédure nous (ne) donnons (que) les informations qui sont nécessaires".
"Nous avons affaire à des personnes qui se sont placées hors humanité. Ce cynisme, cette froideur, ces criminels kamikazes programment leur propre mort, entraînent celle de personnes qu'ils ne connaissent pas, à qui ils n'ont rien à reprocher. C'est face à cela que nous sommes et c'est parce que nous avons pris la mesure de cette menace que nous avons mis en place toute une série de dispositifs, que les services ont été renforcés et que les équipes de magistrats le sont également".
Abaaoud aurait projeté de commettre des attentats à La Défense
"Nous savons un certain nombre de choses depuis plusieurs jours. Je ne veux pas prendre le moindre risque sur la procédure. L'enquête n'est pas terminée, il n'est pas souhaitable que certains sachent ce que nous recherchons encore".
Marc Trévidic dénonce des moyens de la justice insuffisants face à la menace terroriste
"Nous n'avons pas cessé de renforcer les effectifs".
"Nous allons ouvrir un dixième cabinet au siège de juges d'instruction. Au parquet nous avons une dizaine de magistrats spécialisés (sur l')antiterrorisme. Nous faisons un troisième renfort dans l'année (...): quatre magistrats supplémentaires au parquet anti-terroriste, trois en plus au siège et sept à la Cour d'appel de Paris".
"Nous n'allons pas traiter ici le cas du juge Trévidic. C'est incontestablement un magistrat de très grande qualité qui a produit un travail de grande valeur. (...) C'est une réflexion que nous avons engagé pour savoir comment ne pas se priver de ressources, de compétences, d'expérience et donc de capacité d'anticipation".
"Le pôle antiterroriste de Paris est en capacité de faire face".
"Nous renforçons aussi les JIRS (Juridictions interrégionales spécialisées, NLDR) car nous savons la grande porosité entre le terrorisme et la grande criminalité".
Le retour du terroriste Abaaoud sur la scène de crime au Bataclan le soir des attentats alors que François Hollande notamment était sur place
"Le président est correctement protégé".
"J'étais sur place également je peux vous assurer que le dispositif de protection était extrêmement lourd et extrêmement solide. Ça n'évacue pas la question de la présence de ce terroriste sur les lieux, mais ça dit son cynisme mais il ne faut pas renoncer à comprendre car (cela) nous permettra d'anticiper".
Des attaques aveugles du type de celles du 13 novembre étaient-elles suffisamment anticipées?
"Nous avons un plan antiterroriste qui a été arrêté en janvier (dans lequel) il y avait toute une série d'actions et avant fin 2014 il y avait déjà des actions très précises".
"Nous sommes face à des kamikazes, c'est nouveau. Ils ont programmé leur propre mort, se disent +la peine de mort c'est votre affaire+, les sanctions, les traces +c'est votre affaire, nous on détruit, on dévaste de façon absolue, définitive, totale et fatale+".
"Nous sommes face à une menace qui dit +nous allons frapper aveuglément, de façon imprévisible, nous vous mettons en danger collectivement et nous considérons que ça va induire chez vous un sentiment de vulnérabilité collective+. Nous leur répondons +non il n'y a pas (ce) sentiment, nous avons les moyens de nous protéger, nous allons nous donner les moyens de protéger les Français+".
L'opposition l'a de nouveau mis en cause suite aux attentats
"Ça fait trois ans et demi que l'opposition me met en cause de façon complètement inconsidérée et même proprement scandaleuse. C'est l'antipolitique que de procéder à des accusations ainsi infondées".
Le FN gagne des points dans les sondages avant les élections régionales
"Il faut comprendre le sentiment des Français: c'est normal d'avoir peur. Il revient à la puissance publique de rassurer, de protéger de façon réelle et durable. Lorsque les Français auront compris que nous assurons leur protection, ils vont se retrouver eux-mêmes".
"C'est un peuple courageux. A chaque fois dans son histoire qu'il y a eu des voix fortes capables de s'élever et d'en appeler non pas à la peur (...) mais à la force que l'on a en nous (...) à chaque fois il s'est trouvé 1, 10, 100, 1.000 Français pour se lever. Et je suis persuadée que c'est ce qui va arriver".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.