Corse : Manuel Valls retrace les "lignes rouges"

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 04 juillet 2016 - 16:37
Image
Manuel Valls.
Crédits
©Benoit Tessier/Reuters
"La République a une seule langue officielle, le français(...). Nous ne reviendrons pas bien sûr sur ce principe", a déclaré Manuel Valls.
©Benoit Tessier/Reuters
Manuel Valls s'est exprimé lundi devant l'Assemblée de Corse pour sa première visite sur l'île en tant que chef du Gouvernement. Il a rejeté l'idée d'une langue corse "co-officielle" avec le français, ou d'un statut de résident, mais a accordé quelques concessions sur l'organisation de la collectivité, la fiscalité immobilière ou la création d'une agrégation corse.

Le Premier ministre Manuel Valls a de nouveau rejeté ce lundi 4 les demandes des nationalistes corses de rendre la langue corse "co-officielle" avec le français et de créer un statut favorable de "résident" sur l'île, répétant qu'il s'agissait de "lignes rouges".

Dans un discours devant l'Assemblée de Corse, le chef du gouvernement a toutefois annoncé plusieurs mesures en faveur de l'île de Beauté, dont la création d'une agrégation en corse, la mise en place d'une "chambre des territoires" à Bastia dans le cadre de la nouvelle collectivité unique de Corse, ainsi que sa volonté de "prolonger" des régimes fiscaux dérogatoires valables en Corse pour lutter contre la hausse des prix de l'immobilier local.

"Nous avons démontré par nos échanges et notre travail que des résultats étaient possibles. Je veux faire du dialogue notre modèle pour l’avenir", a-t-il affirmé dans l'hémicycle. Mais "il y a des lignes rouges, vous le savez. L’affirmation de l’identité corse ne passera pas par l’exclusion, la co-officialité de la langue ou le statut de résident", a déclaré le Premier ministre dans un discours présentant les propositions de l'Etat.

"La République a une seule langue officielle, le français, car elle est pratiquée par tous. Nous ne reviendrons pas bien sûr sur ce principe", même si elle "reconnaît, aussi, pleinement la langue corse, ciment de votre culture", a-t-il poursuivi.

S'il a globalement rejeté les demandes les plus poussées du camp nationaliste, dont celle d'une "amnistie" pour ceux que MM. Talamoni et Simeoni appellent les "prisonniers politiques", le Premier ministre a accordé quelques garanties.

La collectivité unique qui remplacera l'actuelle et les deux départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse entrera bien en vigueur au 1er janvier 2018. Elle sera dotée d'une "chambre des territoires" demandée par de nombreux élus corses, même si celle-ci "ne doit pas remettre en cause le principe d'une collectivité unique".

Siégeant à Bastia quand la collectivité sera à Ajaccio, "elle sera composée de représentants de la collectivité de Corse et des communes et intercommunalités", a détaillé le chef du gouvernement. Outre la nouvelle agrégation annoncée ce lundi de "langue et culture corses", M. Valls a annoncé la création d'une vingtaine de postes dans l'académie et réaffirmé l'objectif d'une filière bilingue dans chaque établissement scolaire.

Enfin, concernant l'arrêté Miot, qui réduit l'impôt sur les successions en Corse, malgré la "contrainte constitutionnelle" du principe d'égalité entre les citoyens français, "j'ai la conviction qu’une voie juridique existe pour prolonger le régime dérogatoire spécifique", a dit M. Valls, annonçant une prochaine "proposition solide" soutenue par le gouvernement.

 

À LIRE AUSSI

Image
FLNC corse manifeste
Corse : le FLNC du 22 octobre entame un "processus de démilitarisation"
Une branche dissidente du FLNC dite du "22 octobre", a fait savoir ce mardi par un communiqué qu'elle entamait "un processus de démilitarisation" afin de laisser l'Ass...
03 mai 2016 - 09:40
Société
Image
Jean-Guy Talamoni.
"La France est un pays ami", dit le nationaliste corse Jean-Guy Talamoni
Voulant "imposer des relations apaisées", l'indépendantiste corse, et nouveau président de l'Assemblée territoriale de l'île, Jean-Guy Talamoni a estimé ce lundi matin...
18 janvier 2016 - 15:56
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.