Crèche de Noël : Wauquiez contourne l'interdiction, pas la polémique
La crèche de Noël de Laurent Wauquiez et la polémique qui l'accompagne sont en passe de devenir un marronnier de fin d'année au même titre que les cadeaux, le foie gras ou l'élection de Miss France.
Une nouvelle fois, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a installé des santons dans le hall d'entrée de l'Hôtel des régions. Cela alors que le tribunal administratif de Lyon avait interdit cette installation en octobre.
Voir: La crèche de Noël de Laurent Wauquiez retoquée par le tribunal
Laurent Wauquiez tente cependant de contourner l'interdiction en présentant l'installation comme une exposition entière consacrée à l'art des santonniers, avec plusieurs crèches. En effet, l'interdiction des crèches dans les lieux publics prononcée par le Conseil d'Etat en novembre 2016 tolère une exception quand "des circonstances particulières montrent que cette installation présente un caractère culturel, artistique ou festif".
Une faille aux contours flous dans laquelle Laurent Wauquiez s'est donc engouffré en invoquant le "la défense des traditions et de la tradition des métiers d'art" et la volonté de "mettre en avant un savoir-faire extraordinaire", celui des santonniers d'Auvergne.
Lire aussi: Laïcité - Laurent Wauquiez a-t-il le droit d'installer une crèche
Le fait que cette "exposition" aboutisse à une reproduction figurative de la Nativité ne serait qu'une malheureuse conséquence. De même que la polémique annuelle aux relents de choc des cultures pour celui qui est candidat à la présidence de LR sur une ligne très à droite.
Cette tentative de contournement a été dénoncée par l'opposition locale. D'autant plus que la justice administrative -si elle a autorisé certaines crèches dans d'autres régions- a déjà déclaré que la simple production locale de santons ne suffisait pas à donner un caractère "culturel, artistique ou festif".
Mais Laurent Wauqiez semble jouer -de bonne foi ou non- la carte d' un autre argument juridique. La fameuse loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat dispose en effet: "Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions" (source legifrance). Le dernier mot à son importance.
Laurent Wauquiez a fait appel de la décision interdisant sa crèche. Stratégie qui aura au moins l'intérêt de faire mousser la polémique. La paix sur la Terre, ou au Conseil régional, ne semble pas pour ce Noël 2017.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.