Darmanin prépare le terrain pour 2027
DÉPÊCHE — "Ce qui m'inquiète maintenant, c'est ce qui se passera en 2027", partageait Gérald Darmanin au Figaro ce dimanche 13 août. Écarté de Matignon par le maintien d'Élisabeth Borne, il envisage d'ores et déjà l'étape d'après en projetant sa vision politique, guidé par sa "boussole populaire".
Emmanuel Macron ne pourra pas se présenter de nouveau en 2027. Son camp sait bien qu'il va devoir lui trouver un successeur. Lui-même voudrait que "celles et ceux qui [l']ont accompagné depuis maintenant six ans puissent prendre le relais". Édouard Philippe, par exemple, "c'est un ami".
Chez Renaissance, on se fait discret pour le moment, repoussant le choix d'un candidat à l'après-élections européennes de juin 2024.
Mais le ministre de l'Intérieur n'a pas ce temps.
"Ce qui m'inquiète maintenant, c'est ce qui se passera en 2027", a-t-il planté dans les colonnes du Figaro, quelques semaines seulement après le remaniement de juillet. Comme pour laisser entendre qu'il pourrait prendre les choses en main, il organise sa rentrée politique le 27 août prochain, dans son fief électoral de Tourcoing. Y seront attendues quelque 400 personnes, dont 90 parlementaires, issus de la majorité et d'autres formations politiques, ainsi que des ministres.
Son objectif, c'est de se faire une place dans l'échiquier politiquer. Pour ce faire, il a choisi de miser d'abord sur son côté "populaire". "J'ai été plutôt minoritaire sur l'importance de la question sociale, mais j'espère que la boussole populaire que je propose sera un jour totalement entendue par la majorité", explique-t-il. Pour donner du crédit à ses propos, il va jusqu'à évoquer une proximité d'analyse avec les élus de gauche François Ruffin (LFI) et Fabien Roussel (PCF), prenant bien garde à les distinguer de "la gauche bobo-libérale" dûment représentée au gouvernement.
Plus encore, le ministre de l'Intérieur parle "des efforts" qu'il faudrait demander "au capital, au patronat". Un quasi-tabou en Macronie. Il s'en prend aussi à "la technique" et aux "techniciens", à leurs discours "que les Français ne comprennent pas toujours", à leur incapacité à parler-vrai.
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