Déchéance : le comportement de Taubira ? "Ahurissant", tacle Larcher
Bien que plus mesuré que d'autres, il n'en a pas moins été très sévère. Le président LR du Sénat Gérard Larcher a dénoncé mardi 12 les prises de positions publiques de la garde des Sceaux Christiane Taubira sur la déchéance de nationalité, "pas souhaitable" et d'une "efficacité" qui serait "absolument dérisoire", selon elle. Un comportement "ahurissant" selon le patron des sénateurs, qui a appelé à mots couverts à sa démission.
"Mme Taubira a bien sûr la liberté de penser ce qu'elle veut, ce n'est pas illégitime, sur le projet que propose le président de la République" de déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme, a déclaré Gérard Larcher lors d'une conférence de presse organisée mardi au Sénat. Mais, "elle devra en tirer les conséquences", a-t-il estimé, en dénonçant un comportement "ahurissant". Puis d'ajouter: "ou, si elle n'en tirait pas les conséquences, le président de la République ou le premier ministre devraient" le faire à sa place. Un appel à peine voilé à la démission, volontaire ou contrainte, de la ministre de la Justice.
Gérard Larcher rejoint ainsi le concert des responsables de l'opposition condamnant la garde des Sceaux et appelant à son départ. De Valérie Pécresse à Xavier Bertrand, qui ont tous deux repris les mots de Jean-Pierre Chevènement ("un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne"), à Henry Guaino qui, plus mesuré, à appelé chacun à "prendre ses responsabilités" et Christiane Taubira à "agir en fonction de sa conscience".
Autre conséquence des propos de Christiane Taubira, Manuel Valls a annoncé mardi aux députés socialistes qu'il présenterait lui-même la révision constitutionnelle au Parlement, sans la garde des Sceaux comme cela était initialement prévu. "Je présenterai la révision constitutionnelle", tandis que la ministre de la Justice "Christiane (Taubira) présentera la réforme de la procédure pénale", avait-il déclaré, ce que le groupe PS n'avait "absolument pas interprété comme une défiance vis-à-vis de la ministre", selon une députée socialiste.
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