"Obligation vaccinale déguisée" : la Défenseure des droits sonne l'alerte une deuxième fois
“Cette décision modifie profondément l’équilibre sur lequel reposait le dispositif prévu par la loi et pourrait s’apparenter à une obligation vaccinale déguisée” : c'est en ces termes que la Défenseure des droits, Claire Hédon, alerte les citoyens dans son dernier communiqué du 2 octobre, sur la fin du remboursement des tests de dépistage de la Covid-19.
Voir aussi : Fin de la gratuité des tests... pour les non-vaccinés
Déjà, en juillet dernier, elle relevait dix points d'alertes quant à l'extension du passe sanitaire. Aujourd'hui, alors que la prolongation de ce dernier vient de passer le cap de l'Assemblée nationale, c'est au sujet du déremboursement des tests PCR que Claire Hédon s'insurge, exprimant son inquiétude quant à la normalisation de mesures d'exceptions.
Une épidémie de règlements ?
D'abord, le déremboursement des textes semble, selon elle, relever du domaine législatif plutôt que d'un simple texte réglementaire, en ce sens où il pose une vraie question quant à "l'exercice des droits et des libertés". Effectivement, depuis le début de la crise sanitaire, les tests PCR représentent à la fois une manière de suivre l’évolution de l’épidémie, mais aussi une des trois possibilités d’obtention du passe sanitaire. Si ce dernier venait à être prolongé jusqu’au 31 juillet 2022, comme le veut le gouvernement, le déremboursement des tests revient presque à faire une croix sur une de ces trois options. En tout cas, et c’est sur ce point que Claire Hédon insiste, pour une partie de la population, cette décision relèvera en effet de l’obligation vaccinale déguisée.
Le caractère discriminatoire de la mesure
Pour rappel, depuis le 15 octobre, il reste deux options aux non-vaccinés qui veulent obtenir un passe sanitaire : sortir le porte-monnaie (à hauteur d’au moins 22 € pour un test antigénique), ou obtenir une prescription médicale, ce qui revient à allonger la pression mise sur le système de santé. Par ricochets, quelle que soit la décision prise, cela demandera nécessairement plus de temps et d'efforts pour obtenir un simple aller-retour à l'hôpital, au restaurant ou au cinéma.
En somme, ce que souligne la Défenseure des droits, c’est le fait que cette mesure viendra encore accentuer une fracture déjà présente. D’une part, il y a une population qui a accès aux vaccins, ou qui peut payer un test, et d’autre part, il y a celle qui n’a pas les moyens ne serait-ce que de voir un médecin. Elle met ainsi la lumière sur une énième rupture d’égalité entre les citoyens français, tout en soulignant des mesures globalement disproportionnées.
Une fois de plus, la Défenseure des droits sonne l'alerte, mais nul ne s'en préoccupe. Elle qui "veille au respect des droits et libertés", selon l'article 71-1 de la Constitution, semble prêcher dans le désert.
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