Denis Baupin accusé de harcèlement sexuel : son avocat diffuse des SMS censés le disculper
L'avocat du député écologiste Denis Baupin a publié le contenu de SMS qui écartent à ses yeux les accusations de harcèlement sexuel lancées par plusieurs femmes dans sa famille politique depuis un mois. Me Emmanuel Pierrat a publié ces messages dans une tribune mardi 7 au soir au Huffington Post en riposte à "l'enquête partielle et partiale", selon lui, de Mediapart et de France Inter qui ont révélé le scandale le 9 mai en publiant les témoignages de quatre accusatrices à visage découvert. D'autres témoignages se sont ajoutés depuis: en tout, treize femmes se sont dites victimes, à ce stade. "Aucun de ces dizaines de messages (...) n'est recopié ou cité" dans les articles de Mediapart, dénonce l'avocat.
"Personne ne les a conservés nul ne les a relus", ajoute-t-il, en affirmant que son client et lui "confieront" ces messages et le téléphone portable de Denis Baupin à la police. L'avocat fait état de SMS de deux des quatre premières accusatrices, qui ne sont pas citées. Les échanges ne sont pas reproduits intégralement mais sont censés selon lui refléter la teneur anodine des conversations, voire pour certains "des jeux libertins".
L'avocat de Baupin rapporte que l'une des accusatrices discute sans problème avec le député "au lendemain d'une supposée agression sexuelle narrée comme traumatisante". "On se prend un café ou un dej quand tu viens à Paris?", propose Baupin. Et elle de répondre: "ouais sans problème vendredi par ex", rapporte ainsi l'avocat. Par ailleurs, L'Obs a diffusé plusieurs SMS de la députée Isabelle Attard, qui les a confirmés.
"Merci pour tes compliments adorables mais non merci :-)", écrit-elle une première fois le 5 juillet 2012, avant d'insister le 12: "Denis, je te l'ai déjà dit : merci mais non merci… et j’ai horreur de me répéter !". Après un autre message d'Isabelle Attard, Denis Baupin répond: "Message reçu. Je pensais que ça t'amusait aussi de jouer. Bises". La députée du Calvados avait évoqué "du harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces". L'élue, entendue par la police, a porté plainte avec deux autres femmes. Elle affirme ne plus disposer du téléphone où étaient conservés les SMS mais que pour certains, elle s'en souvenait "par cœur" et s'en était ouverte à des proches. Son attaché parlementaire, lui aussi entendu par la police, avait dit à l'AFP avoir remis aux enquêteurs les SMS que l'élue lui envoyait, entre juillet 2012 et août 2013. Des SMS qui montrent selon lui qu'"elle ne savait plus comment faire comprendre à Denis Baupin qu'elle n'était pas intéressée".
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