Accusations d'agressions sexuelles : un complot, insinue Baupin pour se défendre
Malgré l'accumulation des témoignages contre lui, Denis Baupin reste présumé innocent tant que la justice ne s'est pas prononcée. L'élu clame même ne pas être coupable, dans une interview publiée ce mercredi 1er par L'Obs. Les agressions sexuelles, attouchements et harcèlement dont l'accusent une dizaine d'élues et cadres écologistes, dont une majorité à visage découvert, seraient ainsi fausses. "Ce n’est pas ma conception des rapports entre les hommes et les femmes", martèle-t-il, préférant évoquer des "jeux de séduction" mais toujours "entre adultes consentants".
L'ancien vice-président de l'Assemblée et ténor d'EELV paraît ainsi ne "pas prendre conscience de l’onde de choc associée désormais à son nom", avance L'Obs à qui le député a accordé quatre heures et demie d'interview. Sous la houlette de son avocat, Denis Baupin fait front. "Je le dis très clairement: j'affirme de toute ma vie n'avoir jamais commis de harcèlement sexuel ni d'agression sexuelle", dit-il. Ou encore: "Obtenir quelque chose de la part de quelqu’un en fonction d’un rapport de force qui serait physique ou lié à un rapport hiérarchique, c’est contraire à ce que je suis".
Les accusations de harcèlement à coups de SMS salaces portées par Isabelle Attard (députée EELV) ou encore Elen Debost (adjointe écolo au Mans), ne seraient ainsi qu'un "jeu de séduction" avec la première, et un "échange de SMS de nature érotique, entre adultes consentants" pour la seconde. Ce dernier aurait ainsi été "assumé de part et d'autre", à en croire celui qui nie l'existence même des messages dévoilés par les deux femmes ("je suis dans un train et j’aimerais te sodomiser en cuissardes", affirme avoir reçu de sa part Elen Debost).
Denis Baupin se défend d'être "le DSK des Verts" et va ainsi jusqu'à avancer que celles l'accusent auraient été tout à fait consentantes au moment des faits. A propos d'Elen Debost, qui affirme l'avoir repoussé: "au contraire! J’ai encore des SMS où elle me dit qu’elle trouvait le jeu +émoustillant+", dit-il. La vraie victime ce serait donc lui, obligé par ce scandale à "exposer (sa) vie intime". Puis d'insister: "si je le fais, c’est que les accusations sont si violentes que je n’ai pas le choix".
Pourquoi un tel acharnement, supposé, de la part de ses accusatrices? "Je constate que cela arrive à une période politique où l’écologie est en sale état. Nous sommes à un moment où des clivages profonds, stratégiques et anciens resurgissent à l’occasion de la participation des écologistes", contre-attaque de nouveau celui qui vient de quitter EELV en raison de "désaccords stratégiques" (comprendre avec la ligne contestataire de Cécile Duflot). Ce scandale serait donc fabriqué de toute pièce, un règlement de comptes. En somme: un complot pour l'abattre. Une enquête ayant été ouverte, la justice tranchera.
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