Des femmes militent pour l'interdiction des relations sexuelles entre les patient(e)s et leurs médecins
Beaucoup pense, à tort, que la loi interdit déjà à un médecin d'avoir une relation sexuelle avec un patient ou une patiente. Mais ce n'est pas le cas. Si l'éthique l'impose, le Code de déontologie médicale n'en fait aucune mention, et c'est ce que veulent changer plusieurs femmes, victimes d'abus sexuels de la part de leurs médecins, qui lancent ce mardi 27 une pétition en ligne pour que cette interdiction devienne une disposition légale.
A noter que l'interdiction n'est plus notée dans le Serment d'Hippocrate que prêtent tous les étudiants en médecine depuis le XXe siècle.
Ces femmes, qui ont par le passé été sous l'emprise de leurs médecins, qu'ils soient gynécologues, généralistes ou même psychiatres, sont soutenus par Dominique Dupagne, un médecin généraliste créateur du site Atoute, disposant d'un forum "relation entre soignants et soignés", où les victimes ont justement partagé leurs calvaires pour la première fois.
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Dans leur communiqué, elles interpellent la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour que cette ligne soit donc ajoutée au Code de déontologie médicale: "Le médecin doit s’interdire toute relation sexuelle avec les patients dont il a la charge".
Elles insistent bien sur le fait qu'elles ne veulent, par cette pétition, faire aucune généralité mais protéger les victimes de tels abus: "Cette opération n’est pas destinée à jeter l’opprobre sur une profession qui fait la preuve au quotidien du dévouement et de la probité de l’immense majorité de ses membres. Il s’agit d’empêcher de nuire les rares prédateurs sexuels qui menacent toute une corporation".
Pour Dominique Dupagne, interviewé dans L'Obs, ce nouvel article dans le Code de déontologie est nécessaire et a pour but de casser la spirale de l'emprise: "Il ne reviendra plus aux victimes de prouver qu’elles le sont, mais aux médecins de prouver qu’ils n’ont pas abusé de la faiblesse d’un patient".
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