Dialogue social : Berger (CFDT) dresse un bilan "très inquiétant" des ordonnances
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a jugé samedi "très inquiétant" le bilan des ordonnances en matière de dialogue social, constatant notamment une "diminution du nombre de représentants" du personnel et "d'heures de délégation".
"Depuis la publication des ordonnances Macron, le bilan du dialogue social est très inquiétant", écrit-il dans une tribune pour le Huffington Post, cosignée par 13 représentants de fédérations CFDT, à deux jours du 49e congrès de la confédération à Rennes.
Entrées en vigueur à la fin septembre 2017, les ordonnances réformant le droit du travail contenaient, entre autres mesures vilipendées par les syndicats, la fusion des délégués du personnel (DP), du comité d'entreprise (CE) et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) au sein d'un seul comité social et économique (CSE).
Or selon M. Berger, dans les entreprises qui ont "décidé de la mise en place immédiate" du CSE, "le résultat est sans appel: rares sont les négociations".
"Cette vision étriquée se traduit ainsi par la diminution du nombre de représentants, du nombre d'heures de délégation, du nombre de réunions, le raccourcissement des calendriers d'informations, la limitation de l'accès à la formation et à l'expertise..." déplore-t-il, tout en prédisant une hausse de la "conflictualité" dans les entreprises.
Selon lui, "le pari affiché du gouvernement de développer et d'enrichir le dialogue social dans les entreprises risque fort d'être perdu" et les employeurs "devront assumer les conséquences de cette vision comptable et passéiste du dialogue social".
Mais "il n'est pas trop tard pour réagir", veut croire Laurent Berger.
Il demande au gouvernement de "s'engager à ce que, à défaut d'engagement réel des employeurs pour faire vivre le dialogue social, de nouveaux décrets fixant le nombre d'élus et leurs moyens soient pris".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.